BATAILLE DES LIVRES < ACTIVITES PROPOSEES < ATELIERS D'ECRITURE < 2003-04 < |
Corinne Jaquet mène la Bataille des livres |
(29/04/04) |
La
romancière genevoise a travaillé avec quinze classes |
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FRANÇOISE NYDEGGER |
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Photo : Olivier Vogelsand L’image
est trompeuse. A voir Corinne Jaquet baignant dans la verdure, on
pourrait croire qu’elle passe son temps dans les arbres, à
l’image du Baron de Calvino. Or c’est bien devant son
ordinateur que les heures défilent, à peaufiner la scène du
crime ou trouver un alibi béton à un suspect. Car la romancière
fait dans le polar. L’intrigue qui tient en haleine son lecteur.
Et c’est pour transmettre les ficelles du métier aux écoliers
que cette ancienne journaliste a été approchée à l’automne
dernier par le responsable de la Bataille des livres, Daniel
Beugger. Il lui a demandé de tenir un atelier d’écriture sur
le roman policier avec une quinzaine de classes d’élèves âgés
de 10 à 12 ans.
"La Bataille
des livres, c’est un vrai cadeau pour moi", confesse la
Genevoise. "Elle m’a donné l’occasion de travailler avec
de jeunes enfants, et j’ai disposé d’une liberté
totale." Rappelons que la Bataille des livres, organisée par
une équipe d’enseignants genevois mordus de lecture, vise à
favoriser chez les enfants de 8 à 12 ans le plaisir de lire.
Selon leur degré, les élèves doivent dévorer un certain nombre
d’ouvrages, sur la connaissance desquels ils sont testés, puis
bénéficient de visites d’auteurs et d’illustrateurs en
classe, d’ateliers d’écriture et diverses autres animations.
L’expérience ne se cantonne pas à Genève, puisque cette année
l’opération concerne 15 000 participants répartis sur sept
pays francophones.
Le collectionneur
de mots
Corinne Jaquet a développé
son travail avec des classes genevoises, mais aussi valaisannes,
vaudoises et françaises. Elle n’a pas eu besoin de faire la
navette entre elles puisque le travail s’est fait à distance,
par l’internet, sur le site de la Bataille des livres.
"J’ai pris le parti de donner chaque fois une petite leçon
sur ce qu’est un roman policier, quelles sont ses particularités,
son histoire, sa construction. Nous avons ainsi passé en revue
les différents outils que sont les personnages, les lieux, les
fausses pistes, les indices ou les alibis."
Parallèlement à
ces leçons, la romancière commence à rédiger de son côté le
récit, qui a pour titre Monsieur Chose et le collectionneur de
mots. Elle donne également des devoirs à ses jeunes
interlocuteurs, dans le but de les faire participer à
l’avancement du texte. "Pour leur montrer par exemple que
des romans policiers ne sont pas forcément truffés de jurons,
j’ai demandé à chaque classe d’élire les deux plus jolis
mots de la langue française. Elles m’ont adressé des
"citronnelle, océan, chocolat, nuage", que j’ai inséré
dans l’histoire." Les enfants représentent aussi en
dessins les personnages principaux de l’intrigue, la petite
ville où elle se déroule, et ces détails alimentent la rédaction.
A l’image de la casquette rouge du policier.
Tous au Salon
Deux classes ont pu
visiter avec Corinne Jaquet le Centre de formation des inspecteurs
à Genève, histoire d’en savoir plus encore sur les coulisses
d’une enquête. "Les gamins étaient subjugués! Ils ont
appris comment les policiers fouillent les pièces ou relèvent
des empreintes. J’ai d’ailleurs écrit la scène du crime après
cette visite!" Mais c’est au Salon du livre qu’elle
mettra aujourd’hui et demain un point final à son polar, en
compagnie des classes genevoises. |