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Quand j'étais à " Genèèèève "
- c'est ainsi que les Suisses parlent ; les Parisiens dont je fais partie diraient plutôt " Genève
" - les enfants que je rencontrais dans les écoles me demandaient les yeux remplis d'étoiles scintillantes :
- T'habites à côté de la Tour Eiffel ?
- Y' a des gens qui habitent dans la Tour Eiffel ?
Au risque de les décevoir je leur disais que non, que j'étais une femme comme tout le monde, qui tape sur le clavier de son ordinateur, un point c'est tout, qu'il y a des jours avec et puis des jours sans, comme tout le monde quoi. Je leur disais aussi que j'avais trois enfants, un mari, je donnais leur prénom, leur âge, je décrivais l'endroit où je vis, celui où j'écris. Ils écoutaient leurs yeux toujours remplis d'étoiles merveilleuses. Les rires fusaient, les plaisanteries filaient, on était bien ensemble assis sur des coussins ou sur leurs chaises d'écolier même s'ils découvraient qu'un auteur c'est loin d'être un extra-terrestre. Et quand je suis rentrée sur Paris par le train, car il fallait bien un jour ou l'autre rentrer, j'ai ouvert mon sac et j'ai feuilleté les beaux dessins qu'ils m'avaient offerts tous signés de leurs prénoms. Ahhh !!! Les écoliers de la Bataille des Livres… Je revoyais leurs yeux pétillants de malice, leurs questions revenaient à mes oreilles et je pensais non sans mélancolie que des rencontres pareilles, j'en ferais volontiers plus souvent !
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