Texte final

Nicolas l’enfant qui rêvait de rêver

Chapitre 1

Une fois, Nicolas a voulu rêver mais il n’y arrivait pas. Alors, il est allé chez un ami qui l’a amené à un autre ami qui lui a présenté un troisième ami qui était un arbre sorcier. Le garçon lui expliqua :
– Je voudrais rêver.
– Et bien, va dormir ! conseilla l’arbre sorcier.
– Oui j’ai déjà essayé, mais je n’y arrive pas ! répliqua Nicolas.
400 répliques plus tard, il est rentré en catapulte crée par l’arbre sorcier avec ce que celui-ci lui avait dit. Il atterrit sur un lit placé au sommet d’un rocher rocailleux et pointu comme un cure-dent. A côté de lui, on voyait un immense précipice. Une « chièvre » (un mélange de chien et de chèvre) arriva sur le lit et lui dit :
-Chalut, tu fais quoi ichi ?
-Je m’appelle Nicolas, répondit-il sans prêter attention à la question posée.
Et finalement il lui raconta tout ce dont il se souvenait.
– Où suis-je arrivé ? questionna Nicolas.
– Tu es chur le mont des rêves du mal.
– Vraiment ? demanda Nicolas.
– Oui et che chuis ta grand-mère ver de terre du tonnerre drôlement en colère comme un dromadaire, dit-elle en riant.
– Quelle blague ! grogna Nicolas.
– Oui, ch’est mon métier de faire des blagues.
Et la chièvre riait tellement qu’un éboulement se déclencha.

Chapitre 2

Une rafale de rochers tomba du mont qui était juste à côté de celui où étaient Nicolas et son compagnon blagueur. Le lit bascula d’un coup. Vite, Nicolas rattrapa sa couverture et tomba dans le drap. La chièvre forma un nœud pour accrocher le tout. Des rochers, des pierres, des galets tombèrent ; Nicolas les évita avec précaution. Après deux minutes tout était tombé et il ne restait qu’un gros nuage de poussière.

Au loin, ils pouvaient entendre un bruit de plus en plus fort : « OUHHHH, OUHHH, OUHHH,… Ca va les gars ? Et bah, c’est un de mes premiers vol plané avec une si grosse rafale de pierres. C’était un écureuil qui volait.
Nicolas stupéfait posa la question suivante : « Qui êtes-vous ? »
– Moi ? Je suis un reuil-planneur ! En deux mots, un écureuil qui fait du vol planage.
– Ech, tuch t’appelles comment ? demanda la chièvre.
– Comment ?
– Il te demande comment tu t’appelles. Dit Nicolas.
– Ah, mon nom ? Eh bien, je n’en ai pas dit-il tristement. Mais vous pouvez m’en donner un, non ?
– Ouich, mêch lequel ?
– Oh ! C’est comme vous voulez, je ne suis pas très difficile.
– On pourrait te donner le nom d’un aliment que tu aimes bien. Dit Nicolas.

Après avoir traversé les nuages de poussière, ils arrivèrent enfin à terre et atterrir avec une petite musique calme et douce.
– Qu’est-ce donc cette musique ? Demanda Nicolas.
– Chè peut-être ton ventre qui grogne ! ricana la chièvre.
– Eh mais c’est mon amie la cigale ! Se réjouit le reuil-planneur. Elle s’appelle Ctigly, elle est muette mais pour exprimer ce qu’elle veut dire elle le joue avec son banjo.
– Elche ach l’air plutôt monotone ! Dit la chièvre.
– Par contre, je dois avouer que c’est un beau pays. Dit Nicolas en regardant autour de lui.
– Et d’ailleurs, c’est pas ton lit, là-bas ! Dit le reuil-planneur.
Tous regardèrent dans la même direction.
– Il est intact ! se réjouit Nicolas.
– Oui, en plus j’étais là où tu as atterri avec ton lit. J’étais sur l’arbre d’à côté mais j’étais trop occupé à manger mes glands au lieu de te demander d’où tu venais.
– Chepas pour vous mais moi ché faim ! Se plaint la chièvre.
– He ! Attendez, Ctigly me dit qu’il y a un pommier remplis de chocopommes.
– Chèch chquoi desch chocopommes ? demanda la chièvre.
– Des chocopommes, ce sont des bonbons à la pomme avec une noisette de chocolat à l’intérieur. Expliqua le reuil-planneur.

Tous allèrent manger des chocopommes et firent un grand somme. Nicolas dans son lit, la chièvre dans l’herbe, Ctigly dans une tulipe et le reuil-planneur dans le pommier.

 Chapitre 3

Après leur somme, ils se réveillèrent à côté de l’arbre à chocopommes. Nicolas se releva et commença à explorer les alentours. Il crut voir au loin des lueurs jaunes :
– Hé, les gars, vous allez jamais me croire, regardez ce qu’il y a là-bas !
Tous ses compagnons se précipitèrent vers lui.
– Que se passe-t-il ? demanda la Chièvre, en se plaignant.
– Regardez, là-bas, il y a des lumières bizarres ! répliqua Nicolas.
– Oh oui, allons voir che que ch’est, non d’un criquet.
Ils s’éloignèrent prudemment sur le chemin qui serpentait à travers les arbres obscurs.
– Hé ! Attendez-moi les amis. Je suis tombé dans une crevasse, non d’un gland ! protesta le Reuil-planeur.
– Arrête de te plaindre ! On va te donner un prénom. Tiens, Cache-Noisette, cela t’irait bien, car tu es cache-pieds et tu raffoles des noisettes ! répliqua la Chièvre, qui rigolait déjà de sa blague débile.
Ils découvrirent alors un marais, mais pas un marais qui pue, ni un marais boueux, non, un beau marais éclairé par un groupe de lucioles. Un crapaud y chantait en pleurant sur un nénuphar.
– Pourquoi pleures-tu ? demanda Nicolas.
– Je n’ai aucun autre public que ces lucioles sourdes, répondit-il en pleurant.
– Chi tu veux, on peu être ton public, proposa la chièvre.
– Vous feriez ça pour moi ?
– Bien-sûr !
Le crapaud se mit aussitôt à chanter et danser avec son banjo. Ctigly accompagna alors le batracien. Nicolas et Casse-Noisette s’endormirent sur le nénuphar au doux son des cordes de cet étonnant duo.
Une fois réveillé, Casse-Noisette murmura :
– Je crois que ce crapaud pourrait nous aider.

Nicolas demanda au crapaud :
– Ô, toi ; comment tu t’appelles ?
– Mooooi, je m’appelle le Crapaud-pleurnicheur.
« Quel drôle de nom, pensa Nicolas. Il demanda à la Chièvre pourquoi le crapaud s’appelait comme ça et pourquoi il pleurait. Elle lui répondit qu’il avait été ensorcelé par la sorcière qui vivait à la frontière du pays des rêves et des cauchemars.
Tout d’un coup, Nicolas prit fuite par la forêt.
Tous les animaux se posèrent la même question : «Où allait-il ? »
Ils lui emboitèrent le pas et l’appelèrent. Mais on n’entendait que des échos et aucune réponse provenant de Nicolas. Soudain le Reuil-planeur s’exclama : « Regardez sur la colline ; c’est Nicolas ! »
Effectivement, une silhouette escaladait la montagne.
– Mais où va-t-il ? , demanda la Chièvre.
– Il va sûrement voir Cora, la sorcière, répliqua le Crapaud-pleurnicheur en faisant une grimace.

Les trois amis se remirent en marche, guidés par l’écureuil.
Arrivés jusque à la colline, ils retrouvèrent Nicolas qui s’était blessé en trébuchant sur une ronce.
– Chois prudent mon enfant !
– Oui, oui ne t’inquiète pas … , répondit Nicolas qui en avait marre de cette Chièvre.

Nicolas serra très fort ses compagnons dans ses bras et il entra dans le manoir de Cora. Celui-ci était fait de brique noir et il était bordé d’un fleuve noir comme du charbon. Des plantes grimpantes couvraient ses murs. Et tout l’intérieur lui inspirait de l’inquiétude. Il arriva dans la salle du trône, respira un bon coup et frappa à la porte. Aussitôt elle s’ouvrit toute seule.

La sorcière était vêtue d’une robe en dentelle noire et de souliers noirs. Cora accueillit Nicolas et il lui expliqua sa mésaventure.

– Bois ça et tu seras ramené dans ta chambre ! exigea Cora d’un ton sec.
– D’accord, répondit Nicolas d’une voix tremblante.

Il but la fiole remplie d’un liquide blanc que Cora lui avait tendue et il fut aussitôt ramené dans son lit. Il entendit alors une musique qui venait du coffre à jouets. Il ouvrit celui-ci et vit quatre peluches : la chièvre, Ctigly, le crapaud pleurnicheur et Casse-Noisette. Ces deux derniers étaient mécaniques : le crapaud jouait une douce mélodie sur un banjo de bois tandis que la Chièvre rigolait étrangement d’une voix métallique. Nicolas fut très heureux de retrouver ses amis et joua avec eux ces beaux jouets pendant toute son enfance.

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