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Sommaire des auteurs

Jean-Jacques Busino

  

»  l'atelier d'écriture de Jean-Jaques - 2001  

»  à Chicoutimi (Québec) - mars 2001

»  un article de presse (Genève) - février 2001

  

Jean-Jacques nous envoie une carte postale dans laquelle il nous raconte son voyage au Québec.
Lis l'article paru dans la Tribune de Genève  du mercredi 7 février 2001 sur Jean-Jacques.
   

   

   

Jean-Jacques Busino écrit avec 1000 enfants
LITTÉRATURE
Le Genevois dialogue avec les élèves sur Internet. Un livre doit en sortir.

FRANÇOISE NYDEGGER
  
Lire, c'est bien. Rencontrer des auteurs dont on a lu les ouvrages, c'est encore mieux. Mais écrire avec eux, quelle aventure! Les 3000 élèves qui participent cette année à la Bataille des livres vivent une ex­périence unique, celle de partager la gestation d'un livre avec un écrivain. Le comité d'organisation de la Bataille a en effet sélectionné trois auteurs qui ont accepté de jouer le jeu de l'écriture à plusieurs mains. Ce sont Christiane Duchesne, du Québec, Nangala Camara, de Côte d'Ivoire, et Jean-Jacques Busino, de Genève.
De novembre à avril, chaque écrivain converse avec 1000 élèves, répartis sur les trois continents. Ces contacts s'établissent sur Internet, où des dialogues alimentent la réflexion des uns et des autres. L'auteur lance des pistes, rédige quelques pages, les soumet aux intéressés. Les jeunes lecteurs font des remarques, proposent des personnages, orientent le récit. L'auteur doit s'adapter. L'interaction ici n'est pas un vain mot.
  
Jusqu'à 198 mails par jour
Dans sa demeure versoisienne, surveillée par un imposant molosse blanc, Jean-Jacques Busino est assailli par les emails. «Il m'en est arrivé jusqu'à 198 en une journée!» Ses jeunes correspondants viennent de qua­torze classes, réparties au Québec, en France, à Genève et au Burkina Faso. «J'adore ce type de travail, mais la tâche ne va pas être facile. Mes interlocuteur s ont entre 8 et 12 ans, ce qui représente un écart d'âge considérable.».
Connu du grand public pour ses polars fulgurants, le Genevois réserve aussi une part de sa prose au jeune public. Il a ainsi reçu le Prix des lycéens français pour son Sac de noeuds, paru chez Flammarion en 1999. Il a également publié Classe foot chez Syros. L'homme n'a pas son pareil pour capter les bobos à l'âme des adolescents. II les dit dans ses textes, parfois crûment, et dans un sentiment d'urgence.
  
Chronologie d'un livre
Fin novembre, Jean-Jacques Busino a invité ses interlocuteurs à se poser des questions pour exprimer leurs préoccupations profondes. «Ce qui me frappe, affirme l'écrivain sans détour, «c'est que les thèmes qui tracassent ces gosses sont universels. Quelle place ont-ils dans ce monde ? A quoi servent-ils ? Que
pourront-ils réaliser? Et puis il y a la violence, omniprésente. La violence physique, verbale, dont on n'échappe que par la fuite.» L'absence totale de demain re­vient aussi souvent sur la toile. «Il n'y a rien devant», résume l'au­teur.
A mi-décembre, Busino propo­sait déjà à ses coécrivains le canevas de leur histoire. «II s'agit d'une école dont les professeurs ont perdu le contrôle. Les élèves prennent alors possession des lieux. Que va-t-il se passer? Des négociations ou des bagarres? Aux enfants de me proposer des solutions.» Avant d'attaquer la rédaction de son récit, qui doit se dérouler au Québec, Jean­Jacques Busino hume le parfum de ce pays, où il n'a jamais mis les pieds. «Je demande aux classes de Chicoutimi de me raconter les odeurs, les arbres, les couleurs de chez eux. Les profs ne devraient pas faire barrage...