1ère étape

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Bonjour à tous,

Je me présente. J’habite à Béziers, ma ville natale, dans le sud de la France, à quelques kilomètres de la mer.

J’ai été quinze ans instituteur puis je me suis consacré à l’écriture de livres pour la jeunesse… A ce jour, j’en ai publié plus de 200 dont certains ont été traduits dans une dizaine de langues et couronnés par de nombreux prix… Des romans, des pièces de théâtre, des recueils de poésies, des albums, des contes, des documentaires…

Si j’ai tant écrit, c’est parce que je suis passionné par beaucoup de sujets que j’ai envie de vous faire partager (les Indiens d’Amérique, la Préhistoire, les contes, la mythologie, la vie des animaux…) et que j’adore vous émouvoir ou vous faire rire.

Depuis dix ans, j’essaie aussi de vous faire réfléchir sur les sujets importants de la vie avec des livres comme les Philo-fables ou les Piccolo-philo.

Tous les bons livres nous posent des questions philosophiques et c’est sous cet axe que nous allons envisager ensemble la lecture des livres de votre sélection. Je suis certain que cela va être passionnant et pas du tout ennuyeux !

J’ai aujourd’hui l’âge d’être votre grand-père mais j’ai bien l’intention d’écrire encore pour vos petits enfants…

Voici le premier livre sur lequel nous allons réfléchir :

LE LIVRE QUI FAIT AIMER LES LIVRES

A priori, il s’agit d’un « livre rigolo », on le lit d’un bout à l’autre avec le sourire… Et pourtant si on y regarde bien, il pose plein de questions intéressantes (que l’on peut même dire philosophiques). Voulez-vous qu’on y réfléchisse ensemble, qu’on essaie de les creuser ?

D’abord, est-il possible d’exprimer des choses sérieuses et profondes avec humour ? Avez-vous des exemples ?

« Tu as le droit de ne pas aimer lire », nous dit le livre. Pourquoi à votre avis certains n’aiment pas lire ? Est-ce que cela leur rappelle trop l’école ? Est-ce que lire est seulement une activité scolaire ?

« Grâce aux livres, on enrichit son vocabulaire ». Pense-t-on mieux si on connait le sens de plus de mots ? Pourrais-tu par exemple classer ces mots très proches : colère, énervement, rage, fureur, irritation, rogne…

L’auteur nous dit que tu dois choisir « le livre qui te plaît A TOI, parce que tu es unique au monde » ? Qu’en penses-tu ? Te sens-tu unique ? En quoi ressembles-tu et diffères-tu des autres ?

« Un livre nous fait comprendre l’existence, nous fait progresser, nous fait grandir ». As-tu le souvenir d’un livre qui t’a fait cet effet ?

Certains livres nous émeuvent. Mais les émotions qu’on ressent en lisant un livre sont-elles les mêmes que celles de la réalité ?

« Un livre peut devenir un ami ». Comment comprends-tu cette phrase ? Te paraît-elle exagérée ? Qu’attends-tu d’un ami ? Un livre peut-il remplir ce rôle ?

Y a t il des questions que tu te poses mais que tu n’oses pas poser à tes proches, et penses-tu qu’il existe des livres pour y répondre ?

Le livre se termine par une pirouette. Il nous dit que « les livres peuvent faire croire qu’on est intelligent si on les laisse traîner dans le salon ». Il y a des adultes qui font ça. Qu’en penses-tu ?

Au fait, pour terminer à mon tour, connais-tu les fameux droits du lecteur définis par l’écrivain Daniel Pennac  (dans Comme un roman) ?

  • Le droit de ne pas lire.
  • Le droit de sauter des pages.
  • Le droit de ne pas finir un livre.
  • Le droit de relire.
  • Le droit de lire n’importe quoi.
  • Le droit de lire n’importe où.
  • Le droit de grappiller.
  • Le droit de lire à haute voix.
  • Le droit de nous taire.

Es-tu d’accord avec lui ?

Je me réjouis de lire vos réflexions.

Note à l’attention des enseignants : il s’agit ici de pistes de recherches. Il n’est pas indispensable de les creuser toutes. Mais j’espère que certaines amèneront de beaux débats en classe avec les enfants (qu’on pourra encore approfondir).

Michel Piquemal

Nous attendons un condensé de vos débats sur le site des ateliers, d’ici au 30 novembre. Nous nous réjouissons de vous lire.

10 réflexions sur « 1ère étape »

  1. Après la lecture du livre « Le livre qui fait aimer les livres », nous avons dans un premier temps répondu individuellement à la question :

    « Tu as le droit de ne pas aimer lire », nous dit le livre. Pourquoi à votre avis certains n’aiment pas lire ? Est-ce que cela leur rappelle trop l’école ? Est-ce que lire est seulement une activité scolaire ?

    Puis, nous avons regroupé et argumenté nos idées sur le tableau noir, en plénum. Nous avons joint la photo dans l’article.

    7FRB01, Bôle

    • Bonjour et merci d’avoir pris le temps et la peine de réfléchir à ces questions. Je crois que vous avez bien fait le tour des raisons qui font que certains n’aiment pas lire.
      D’abord souvent parce qu’ils ont du mal à lire, qu’ils déchiffrent, que les livres leur rappellent les moments pénibles qu’ils ont eu à apprendre et que la longueur d’un livre les effraie. Mais il faut se dire que « c’est en lisant qu’on devient liseron » (non, je plaisante) et que plus on lit, plus cela devient facile, se dire aussi que c’est indispensable dans la vie et qu’il faut donc s’accrocher. Si l’on trouve que la lecture nous rappelle trop l’école, lisons des livres qui s’en éloignent, des bédés comme Titeuf par exemple… Si on trouve les livres trop longs, commençons par lire des albums, ou des livres pour les enfants plus petits. Y a pas de honte !
      Mais je crois surtout qu’on commence à aimer lire lorsqu’on a trouvé les livres qui nous touchent, qui nous conviennent. Si on adore le foot, cherchons des livres sur ce sujet (comme » Ballon rond » !) . Si on adore les dinosaures, allons chercher des livres documentaires et faisons nous conseiller par les bibliothécaires. Non les livres ne sont pas démodés, ni ennuyeux… à condition qu’on trouve ceux qui sont faits pour nous. Et demandons aussi aux copains de nous conseiller.
      La lecture n’est pas une activité scolaire, vous l’avez bien compris. On en fait simplement l’apprentissage de manière intensive à l’école car elle est indispensable dans notre monde, aussi bien pour comprendre un menu de restaurant que le mode d’emploi d’un jeu vidéo. Mais elle n’appartient pas à l’école ! Dans sa tête, il faut détacher la lecture du monde scolaire. D’ailleurs, comme vous le dites, les parents lisent aussi… et c’est par plaisir. C’est important de pouvoir sortir de son quotidien et aller se balader dans le monde des contes, des romans historiques ou fantastiques. Rien ne fait plus de bien que de rire avec un Astérix ou un Gaston Lagaffe… Le monde de l’imaginaire est essentiel pour avoir une vie heureuse… et les livres (comme les films, les pièces de théâtre et toutes les oeuvres artistiques) en sont une formidable porte d’entrée.

  2. Après la lecture du livre, plusieurs pistes sont ressorties de nos discussions et nous avons voté pour en retenir trois: Lire = liberté? Es-tu unique au monde? Un livre peut-il remplacer un ami? Les élèves ont tellement aimé les illustrations de Françoize Boucher que nous avons décidé de l’imiter. Les pages de notre futur livre sont exposées dans l’école, pour permettre aux élèves de notre collège de réfléchir sur ces sujets.

    7FRCO1, Coffrane





    • Félicitations à tous. D’abord parce que vous avez été démocratiques en votant pour choisir ! C’est le meilleur apprentissage du « vivre ensemble ». Ensuite parce que vous avez utilisé le style de l’illustrateur pour exposer votre travail. Du coup c’est drôle, attrayant, ludique et permet de mieux faire passer le message ! Enfin parce que vous l’exposez dans votre école de façon à ce que votre réflexion puisse enrichir vos camarades. C’est donc un excellent travail philosophique… et je vois à vos dessins que vous avez non seulement bien travaillé mais que vous vous êtes aussi bien amusés.
      L’image de la prison est excellente pour illustrer que le livre est une porte vers la liberté. Beaucoup de gens emprisonnés lors des dictatures ont réussi à trouver la force de résister grâce à la lecture. C’est bien de nous le rappeler. De même lorsqu’on a des soucis à la maison ou dans sa vie, lire permet de s’évader. On oublie le temps d’une heure tout ce qui nous tracasse. Je me souviens que lorsqu’adolescent j’étais malheureux, je lisais un GASTON LAGAFFE et tout allait aussitôt mieux !
      Par contre, c’est vrai qu’un livre ne peut pas vraiment remplacer un vrai ami, même s’il arrive que certains livres deviennent un peu des sortes d’amis qu’on a dans un coin de sa tête (pour moi LE PETIT PRINCE ou les enfants de LA GUERRE DES BOUTONS ou le petit Marcel de LA GLOIRE DE MON PERE sont devenus des sortes d’amis !) Mais l’amitié bien réelle de celui ou celle avec qui on discute ou partage ses soucis est essentielle. Rien ne peut la remplacer !
      Quant à la troisième question (es tu unique au monde ?) je vois qu’un large consensus s’est fait entre vous pour dire que oui. Nous sommes tous uniques au monde. Personne ne peut être identique à nous, même pas un frère jumeau. C’est cette identité qui fait notre richesse… même si nous partageons ensemble la culture de notre pays qui a fait de nous un peu ce que nous sommes : uniques dans un ensemble collectif !

  3. Atelier philo : « Le livre qui fait aimer les livres »

    • Selon nos élèves, il est possible d’exprimer des choses sérieuses et profondes avec humour pour autant que l’on reste drôle et que les propos tenus ne soient ni humiliants ni méchants. On peut donc parler avec humour de la mort, des disputes, des guerres, des maladies, du réchauffement climatique, du terrorisme, du harcèlement, … .

    • Si certaines personnes n’aiment pas lire, c’est, pensent-ils parce qu’ils s’ennuient en lisant. D’autres ne comprennent pas ce qu’ils lisent, n’arrivent pas à se faire le « film » de l’histoire et du coup, cela leur demande beaucoup d’efforts et ne leur procure aucun plaisir. Pour d’autres, il est difficile de rester concentré sur sa lecture, ils sont distraits, perdent le fil et ça les énerve. Certaines personnes ont besoin d’être en mouvement tout le temps et lire est pour eux une activité trop statique.

    • En effet, la lecture permet d’apprendre de nouveaux mots, dans d’autres langues également.

    • Toute la classe s’accorde pour dire que chacun est unique, chacun a ses propres gouts, ils se sentent uniques et même si certains d’entre eux ont des points communs ils voient bien aussi les différences. Ils ont le même âge, habitent le même quartier, fréquentent la même école, … mais chacun porte un nom différent, les caractères et les origines sont différentes également, … .

    • Les élèves se souviennent de certains livres qui les ont faits progresser comme « Sans papier ». Grâce à ce livre, ils ont compris que certaines personnes vivent des situations très difficiles, « Louis Braille » leur a également fait comprendre ce que vivent les personnes aveugles, par exemple.

    • Les émotions ressenties lors de la lecture d’un livre ne sont pas les mêmes que celles que l’on ressent soi-même, les élèves font bien la différence entre les deux. Toutefois, ils reconnaissent que lorsqu’on lit un livre, on se met à la place des personnages et on ressent aussi les choses.

    Classe de Sandrine Heinle et Caroline Favre, école des Racettes

    • Bravo pour ce travail très approfondi que vous avez réalisé. Je vais essayer d’y réagir point par point.
      • Selon nos élèves, il est possible d’exprimer des choses sérieuses et profondes avec humour pour autant que l’on reste drôle et que les propos tenus ne soient ni humiliants ni méchants. On peut donc parler avec humour de la mort, des disputes, des guerres, des maladies, du réchauffement climatique, du terrorisme, du harcèlement, … .

      Oui, je crois même que l’humour nous permet de mettre à distance des sujets parfois trop graves, qu’on a du mal à affronter dans toute leur crudité. Lorsque Anne Franck écrit son journal par exemple, dans une situation absolument terrible, elle arrive malgré tout à faire preuve d’humour, sans doute parce que sinon ce serait insupportable. On dit parfois que « l’humour est la politesse du désespoir ».

      • Si certaines personnes n’aiment pas lire, c’est, pensent-ils parce qu’ils s’ennuient en lisant. D’autres ne comprennent pas ce qu’ils lisent, n’arrivent pas à se faire le « film » de l’histoire et du coup, cela leur demande beaucoup d’efforts et ne leur procure aucun plaisir. Pour d’autres, il est difficile de rester concentré sur sa lecture, ils sont distraits, perdent le fil et ça les énerve. Certaines personnes ont besoin d’être en mouvement tout le temps et lire est pour eux une activité trop statique.

      Je vous ferai la même réponse que j’ai faite à un autre groupe qui était sur la même longueur d’onde que vous. Je crois que vous avez bien fait le tour des raisons qui font que certains n’aiment pas lire.
      D’abord souvent parce qu’ils ont du mal à lire, qu’ils déchiffrent, que les livres leur rappellent les moments pénibles qu’ils ont eu à apprendre et que la longueur d’un livre les effraie. Mais il faut se dire que « c’est en lisant qu’on devient liseron » (non, je plaisante) et que plus on lit, plus cela devient facile, se dire aussi que c’est indispensable dans la vie et qu’il faut donc s’accrocher. Si l’on trouve que la lecture nous rappelle trop l’école, lisons des livres qui s’en éloignent, des bédés comme Titeuf par exemple… Si on trouve les livres trop longs, commençons par lire des albums, ou des livres pour les enfants plus petits. Y a pas de honte !
      Mais je crois surtout qu’on commence à aimer lire lorsqu’on a trouvé les livres qui nous touchent, qui nous conviennent. Si on adore le foot, cherchons des livres sur ce sujet (comme » Ballon rond » !) . Si on adore les dinosaures, allons chercher des livres documentaires et faisons nous conseiller par les bibliothécaires. Non les livres ne sont pas démodés, ni ennuyeux… à condition qu’on trouve ceux qui sont faits pour nous. Et demandons aussi aux copains de nous conseiller.

      • En effet, la lecture permet d’apprendre de nouveaux mots, dans d’autres langues également.

      Oui, bien sûr, par exemple, j’ai découvert les mots ectoplasme ou bachi-bouzouc en lisant Tintin et le capitaine Haddock, tout le vocabulaire de la mer en lisant Moby Dick et celui des volcans en lisant Voyage au centre de la terre de Jules Verne.

      • Toute la classe s’accorde pour dire que chacun est unique, chacun a ses propres gouts, ils se sentent uniques et même si certains d’entre eux ont des points communs ils voient bien aussi les différences. Ils ont le même âge, habitent le même quartier, fréquentent la même école, … mais chacun porte un nom différent, les caractères et les origines sont différentes également, … .

      Nous sommes uniques et personne ne pourra vivre notre vie à notre place, c’est pourquoi nous devons la vivre intensément, à plein régime. Ce que nous apportons à l’humanité, personne d’autre ne pourra l’apporter. Alors ne privons pas le monde des richesses que nous avons en nous.

      • Les élèves se souviennent de certains livres qui les ont faits progresser comme « Sans papier ». Grâce à ce livre, ils ont compris que certaines personnes vivent des situations très difficiles, « Louis Braille » leur a également fait comprendre ce que vivent les personnes aveugles, par exemple.

      Vous avez raison. Les livres nous font grandir car ils nous ouvrent à mille mondes, mille univers. Je n’ai pour ma part jamais pêché la baleine… et pourtant en lisant Moby Dick il me semble avoir un peu partagé cette expérience. Et lorsque j’écris moi-même, c’est souvent pour vous faire partager de belles découvertes, comme la vie de PETIT PIERRE et de son fabuleux manège, l’INCROYABLE HISTOIRE DE L’ORCHESTRE RECYCLE qui se situe au coeur d’un bidonville. C’est à cela que servent les livres, nous ouvrir, nous faire ressentir de l’empathie pour des personnages, bref ! augmenter notre humanité.

      • Les émotions ressenties lors de la lecture d’un livre ne sont pas les mêmes que celles que l’on ressent soi-même, les élèves font bien la différence entre les deux. Toutefois, ils reconnaissent que lorsqu’on lit un livre, on se met à la place des personnages et on ressent aussi les choses.

      Je prends souvent l’exemple suivant : je vais voir le Titanic avec ma fille. C’est un film très triste où les personnages meurent. Elle sort en pleurant et me dit « c’était bien ». Imaginons qu’en sortant du cinéma je me fasse écraser par une voiture. Va-t-elle pleurer en disant « c’était bien ! » Non bien sûr ! Les émotions qu’on a au cinéma ou en lisant des livres sont fortes mais ne sont pas identiques à celles de la vie… Et sans doute les émotions des livres servent à nous préparer à affronter celles que nous allons rencontrer au cours de notre vie.

  4. Bonjour Michel Piquemal,

    Nous avons eu beaucoup de plaisir à découvrir avec notre maîtresse « le livre qui fait aimer les livres même à ceux qui n’aiment pas lire! » C’est vrai qu’il est très rigolo, nous avons beaucoup ri, même si parfois la maîtresse a dû nous expliquer certains jeux de mots…

    Nous avons aussi aimé pouvoir discuter et réfléchir après la lecture du livre sur le verbe « lire » et « aimer lire », « avoir le droit de ne pas aimer lire », notre discussion a été intéressante, même si nous n’étions pas toujours tous d’accord.

    Voici une trace de notre réflexion.

    Nous nous réjouissons de notre prochaine activité.

    D’ici là, bonne fêtes de fin d’année!

    Classe de Nuria Ruiz, 7P-8P, École des Promenades à Carouge.
    File: Activitn1bis.odt
    File: Activitn1odt.odt

    • Bonjour et merci de vos commentaires. Je comprends que vous n’ayez pas toujours été d’accord et c’est justement là l’intérêt des discussions philosophiques. Savoir confronter son opinion à des opinions différentes ou même carrément contradictoires. Cela nous ouvre d’autres horizons, nous montre la diversité des pensées, nous rend plus tolérants… et surtout on s’enrichit de la pensée des autres. Lorsqu’on pense à plusieurs, on pense en plus grand !
      J’ai bien aimé votre façon originale de présenter la synthèse de vos réflexions et je me doute que le choix des images a dû être difficile pour donner à voir en un éclair le résultat de vos débats. Vous l’avez fait avec humour et drôlerie et c’est une excellente idée. En plus, je suis moi même un fan des aventures de Gaston Lagaffe qui est ma bédé préférée.
      Dans vos commentaires, je crois que vous avez fait le tour de la question. Nous devons différencier la nécessité scolaire d’apprendre à lire et l’activité lecture elle même. Souvent ceux qui n’aiment pas lire sont ceux qui gardent un mauvais souvenir de leur apprentissage… ou bien ont des lacunes qui font qu’ils lisent avec difficulté. C’est un effort pour eux, alors que pour celui qui sait bien lire cela n’en occasionne aucun. Et pourtant, comme vous le dites, on ne peut pas vivre sans lire. Nous en avons sans cesse besoin (journal, publicités, panneaux indicatifs, recettes, modes d’emploi, etc…) Il faut donc s’accrocher pour parvenir à bien maîtriser cet outil indispensable. Par ailleurs, au-delà de cet aspect utilitaire, lire des livres nous ouvre l’imaginaire, nous fait voyager, rêver, imaginer… parvient même à nous sortir de nos soucis quotidiens. Cela peut donc être un vrai bonheur, une éternelle richesse. Ne nous en privons pas ! C’est un peu comme la pratique d’un instrument de musique : ce n’est pas facile au début, il faut faire ses gammes… mais lorsqu’on maîtrise enfin l’instrument, quel plaisir de jouer !

  5. Bonjour Michel Piquemal!

    On a beaucoup aimé ce premier atelier philo! Voici quelques éléments de notre réflexion…

    Peut-on rire de … la mort ?!
    – Oui, mais pas avec les grands-parents. Ca les rend tristes. Ca leur rappelle qu’ils vont bientôt mourir.
    – Moi je n’arrive pas à rire de ce sujet, car ça me rappelle quelqu’un qui est mort dans ma famille. Par contre, il existe des gags sur la mort, comme « Paf le chien », et là, je peux en rire.

    Peut-on rire de … la jalousie !?
    J’aime bien me moquer des gens jaloux. Même si moi aussi je peux l’être.

    Peut-on rire de … la pollution ?!
    Ca peut faire peur, mais on est optimistes.

    Peut-on rire de … la maladie, du handicap !?
    On rit parce qu’on est gênés, mais quand on réfléchit, on ne rit plus.

    On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde ! Ca dépend le sujet et la personne.

    Pourquoi certaines personnes n’aiment pas lire ? Nos hypothèses…
    – Sensation de perte de temps ;
    – Flemme ;
    – La personne a décidé qu’elle n’aime pas ;
    – La personne n’a pas l’habitude, du coup elle ne sait pas comme ça peut être chouette ;
    – Ca rappelle l’école.

    Si lire enrichit mon vocabulaire ?
    Absolument, je lis beaucoup et mes parents me disent « C’est bien, tu enrichis ton vocabulaire » !

    Les émotions qu’on ressent en lisant un livre sont-elle les mêmes que celles de la réalité ?
    – Ca dépend pour quel livre. Quand je lis, j’ai l’impression d’être dans le livre.
    – J’ai pleuré en lisant « Marion, 13 ans pour toujours ».
    – Moi non.
    – Tu as moins peur dans un livre que dans un film. Par exemple, dans le film « Harry Potter », les images, la musique amènent la peur différemment qu’à travers la lecture.
    – Pour moi c’est le contraire. L’image qui est choisie par le réalisateur ne me fait pas forcément peur, mais celle que je lis oui.
    – Les livres qui font peur font plus peur quand on les lit le soir.
    – L’effet de surprise dans un livre est souvent nul. Dans un film, c’est mieux.
    – Ca dépend l’âge. A mon âge, les émotions ressenties en lisant sont plus fortes que quand j’étais petit.
    – Dans le livre, il y a plus de détails. L’émotion est alors aussi plus en détail.

    Laisser traîner un livre pour paraître intelligent ?
    C’est nul. Quand on est intelligent, on n’a pas besoin de le montrer.

    Un livre qui remplace un ami ?
    Jamais. Mais il peut aider à résoudre un problème. Du coup, après, tu le lis tout le temps parce qu’il te plaît.

    Classe de 7-8P de Justine Burgerey et Léa Joliat à Develier

  6. Chers enfants de Develier, excusez-moi de vous répondre si tard mais je n’avais pas vu votre message sur le site. Il est arrivé après les délais et j’étais déjà passé à l’étape 2. Merci d’avoir participé et je suis heureux que vous ayez aimé ce premier atelier philo. J’espère que vous aurez à cœur de continuer avec vos enseignants.
    Ce livre, comme vous l’avez bien perçu, est très drôle… ce qui vous a fait poser la question « peut-on rire de tout ? » et j’ai bien aimé vos réponses sur la mort, la jalousie, le handicap. C’est vrai qu’une personne sourde par exemple peut a priori nous faire rire (songez au Professeur Tournesol dans Tintin!) mais lorsqu’on réfléchit un peu aux souffrances engendrées par ce handicap, on ne rit plus. L’important, je crois, c’est d’être capable de rire de soi-même (ce que vous avez clairement perçus avec la jalousie).
    Le livre nous interroge sur « pourquoi certains n’aiment pas lire »… et vous avez bien fait le tour de la question. D’abord souvent parce qu’ils ont du mal à lire, qu’ils déchiffrent, que les livres leur rappellent les moments pénibles qu’ils ont eu à apprendre et que la longueur d’un livre les effraie. Mais il faut se dire que « c’est en lisant qu’on devient liseron » (non, je plaisante) et que plus on lit, plus cela devient facile, se dire aussi que c’est indispensable dans la vie et qu’il faut donc s’accrocher. Si l’on trouve que la lecture nous rappelle trop l’école, lisons des livres qui s’en éloignent, des bédés comme Titeuf par exemple… Si on trouve les livres trop longs, commençons par lire des albums, ou des livres pour les enfants plus petits. Y a pas de honte !
    Mais je retiendrai de votre commentaire cette bien jolie phrase La personne n’a pas l’habitude, du coup elle ne sait pas comme ça peut être chouette ! Car souvent c’est ainsi que ça se passe. Lorsque quelqu’un trouve un premier livre qu’il adore, ça y est, c’est gagné, il a envie d’en lire d’autres !j Si on adore le foot, cherchons des livres sur ce sujet (comme » Ballon rond » !) . Si on adore les dinosaures, allons chercher des livres documentaires et faisons nous conseiller par les bibliothécaires. Non les livres ne sont pas démodés, ni ennuyeux… à condition qu’on trouve ceux qui sont faits pour nous. Et demandons aussi aux copains de nous conseiller.

    Je vous avais ensuite demandé de réfléchir à la différence entre ce qu’on ressent dans la lecture et dans la vraie vie… puis la différence entre livre et cinéma.
    Vous l’avais bien compris : le monde de la fiction et celui de la vraie vie sont fort différents. Je prends pour ma part souvent l’exemple suivant : je vais voir le Titanic avec ma fille. C’est un film très triste où les personnages meurent. Elle sort en pleurant et me dit « c’était bien ». Imaginons qu’en sortant du cinéma je me fasse écraser par une voiture. Va-t-elle pleurer en disant « c’était bien ! » Non bien sûr ! Les émotions qu’on a en lisant des livres sont fortes mais ne sont pas identiques à celles de la vie… Et sans doute les émotions des livres servent à nous préparer à affronter celles que nous allons rencontrer au cours de notre vie.
    Mais vous l’avez affirmé, un livre n’est pas la vie ! Il ne peut pas par exemple remplacer un ami de chair et de sang. Ce n’est pas la même chose !
    Quant au cinéma, il nous crée des émotions sur un mode différent. C’est lui qui décide des images qu’il va nous montrer, il donne un visage précis aux héros, aux monstres et aux méchants, tandis que dans un livre c’est nous (notre inconscient) qui lui donnons leurs visages. Voilà pourquoi un livre peut parfois faire plus peur qu’un film ! Ce sont nos peurs intérieures qu’il nous montre !

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