4ème étape

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LE JOBARD

Chers enfants de la Bataille des Livres,

Je suis vraiment ravi de poursuivre avec vous ces beaux échanges… Et cette fois-ci, je suis d’autant plus heureux que nos discussions vont porter sur un livre que j’ai moi-même écrit : LE JOBARD.

Je l’ai publié il y a bien des années… et pourtant il est toujours beaucoup lu, au point que j’en ai vendu plus de 400 000 exemplaires, sans compter les nombreuses éditions parues à l’étranger. Figurez-vous par exemple que cela a été un best seller au Japon !

Mais venons-en aux questions que j’aimerais évoquer avec vous :

  • Lorsqu’on le rencontre pour la première fois, M. Julien, que tout le monde appelle « le jobard », fait un peu peur : il est habillé comme un clochard, il est mal rasé, il ronchonne tout le temps… Du coup les gens disent qu’il est dangereux ! Qu’en pensez-vous ? Est-ce que les apparences nous disent tout sur les personnes ? N’y a-t-il pas aussi parfois des gens très bien habillés et qui sont de vrais voyous… et au contraire des gens râleurs et peu soignés dans leurs habits qui ont un cœur d’or ?
    Avez-vous des exemples dans votre vie personnelle de gens que vous avez mal jugés dans un premier temps avant de vous apercevoir que vous vous trompiez ? Un camarade d’école, un voisin… Pour vous aider, lisez la petite philo-fable que je joins à la fin de ma lettre.
  • Lorsque Brice s’aperçoit que « le jobard » a soigné son chien, il change complètement d’avis. Pour lui, quelqu’un qui aime et soigne les animaux ne peut être qu’un brave type. Qu’en pensez-vous ? Partagez-vous son opinion ?
  • Brice ne vit qu’avec sa mère et visiblement son père lui manque. Il va donc trouver auprès du jobard un père de substitution. Qu’en pensez-vous ? Peut-on ainsi remplacer un être disparu, trouver une affection « presque familiale » auprès de quelqu’un qui n’est pas de notre famille ?
  • Aimeriez-vous participer à un beau projet collectif comme celui du jobard ? Construire entre copains quelque chose ? Nettoyer ensemble un lieu plein de détritus ? Planter des arbres ? Etc. Auriez-vous des idées pour vous rendre ainsi utiles collectivement auprès de la société ?
    A votre avis, que ressent-on lorsqu’on fait ainsi ensemble quelque chose de beau ou d’utile ? Avez-vous vécu à votre petite échelle des expériences un peu semblables ? Pourriez-vous raconter à la classe ?
  • Lorsque je rencontre des classes qui ont lu ce livre, ils me reprochent souvent d’avoir « fait mourir » le jobard. Ils me disent que je n’aurais pas dû. Mais pensez-vous que le livre aurait été aussi émouvant s’il n’y avait pas ce drame à la fin qui permet aux enfants de grandir dans leur tête ?
    Et puis, la mort de Monsieur Julien est-elle vraiment triste ? Il a accompli avant de mourir ce qu’il souhaitait, il a retrouvé grâce aux enfants une place dans la société. N’est-ce pas finalement pour lui une fin heureuse ?… ce qui n’empêche pas bien sûr la tristesse de ceux qui ne le verront plus et se sentent un peu orphelins. Mais la mort ne fait-elle pas partie de la vie

Voici donc quelques pistes de réflexions. Bien évidemment, vous n’êtes pas obligés de les suivre toutes. J’espère surtout que la lecture de mon livre vous aura plu !

Bises à tous

Michel Piquemal 

ANNEXE PHILO-FABLE :

Dans mon recueil de philo-fables, je cite une parabole chinoise attribuée au philosophe Lie Yukou qui vivait au IVème siècle avant notre ère. Elle s’intitule « le voleur de hache » :

Un paysan ne retrouvait pas sa hache. Il soupçonna alors le fils de son voisin de la lui avoir prise et se mit à l’observer. Son allure était typiquement celle d’un voleur de hache. Son visage était celui d’un voleur de hache. Les paroles qu’il prononçait ne pouvaient être que des paroles de voleur de hache. Toutes ses attitudes et tous ses comportements trahissaient l’homme qui a volé une hache.

Mais, par hasard, en déplaçant un tas de bois, le paysan retrouva sa hache.

Lorsque le lendemain il regarda de nouveau le fils de son voisin, celui-ci ne présentait rien, ni dans l’allure, ni dans l’attitude, ni dans le comportement, qui évoquât un voleur de hache.

Dans l’atelier du philosophe

Méfions-nous de nos préjugés ! Ne jugeons pas à la hâte ! Ne vous est-il pas arrivé de soupçonner quelqu’un d’un méfait, pour vous apercevoir ensuite de votre erreur ?

Nous vous souhaitons de beaux échanges et nous réjouissons de vous lire d’ici au vendredi 3 mai.

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