3ème étape

Bonjour, amies écrivaines et amis écrivains,

Je suis toujours sans nouvelles d’Onésime. Pas une carte de vœux, pas un appel… Rien ! Heureusement que je consulte le site de la Bataille des Livres. Je constate que mon vieil ami s’acquitte fidèlement du travail que je lui ai confié. Je lis bien sûr tous vos textes et je vois que vous prenez très au sérieux cette activité. Onésime aussi, d’ailleurs, même si je le trouve un peu dur avec vous, parfois. Je préfère ne pas m’en mêler. Connaissant Onésime, ça ne ferait qu’aggraver les choses.

Je vais continuer à suivre l’activité 3 à distance et vous souhaite bien du plaisir à écrire. Pardonnez à Onésime quand vous le trouvez un peu désagréable. Il pense que quand il ronchonne, c’est pour votre bien !

Amitiés et à bientôt
Didier

Troisième nouvelle !

Bonjour,

Oui, c’est encore moi, Onésime Courbouillon (Le premier qui rit, je l’étire comme un spaghetti !).

OK, vous vous êtes bien sortis de l’activité 2. Je ne vais pas encore vous faire des compliments…  Et bravo ! Et c’est bien ! Et patati et patata ! Et nanani et nanana ! Ne me prenez pas pour le trop gentil Didier Dufresne et ses petites phrases mielleuses. Avec moi, c’est boulot-boulot, vous le savez ! Mes éditeurs, à qui je fais lire certains de vos textes, me félicitent pour mon imagination retrouvée ! Je vous rappelle que nous avons fait un marché. Donnant-donnant : mes conseils de pro contre vos textes. Alors on ne discute pas, on prend son stylo et on bosse pour le Maître.

La seule « gentillesse » de ma part, c’est que la distribution d’images (si vous travaillez bien…) va continuer. Et cette fois, je vais aller les chercher dans le grenier du manoir. Du côté de mon enfance et de ma jeunesse.

Mais ces images inédites, il faudra les mériter… Bon courage !

Onésime Courbouillon

 

Celle-ci c’est cadeau. La photo date de 1947-1948. Elle, c’était ma maman quand elle était petite…

Au travail maintenant !

La difficulté qui se pose ( à vous, mais à moi aussi hélas…) quand on écrit un texte, c’est de trouver la fin.

Surprendre le lecteur, régler tous les problèmes, expliquer chaque point obscur, dénouer l’intrigue, conclure ou ouvrir sur la suite… La fin doit faire tout ça et plus encore ! Trouver un début d’histoire, rédiger, se laisser aller dans l’écriture c’est un plaisir. Trouver la fin, c’est parfois un casse-tête !

Alors, pour cette troisième activité, j’ai décidé, dans un grand élan de gentillesse qui ne me ressemble guère, de vous faciliter le travail. La fin, je vous l’offre sur un plateau. Elle vient d’un de mes livres dont j’ai trouvé la dernière page arrachée (par qui, mystère ?) dans le grenier du manoir.

J’ai recopié ces quelques lignes, à vous de jouer maintenant.

Activité 3 :

Du début…à la fin !
(© Onésime Courbouillon. Tous droits réservés, qu’est-ce que vous croyez !) :

J’ai pensé : «  Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Je l’ai serrée fort dans mes bras. Mon plan avait réussi ! J’étais certain maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps…

FIN

Consigne :

Écrire un texte qui se termine par cette fin. Pour cela, il va falloir vous poser toutes les questions auxquelles elle répond.

Et comme je le dis toujours, faites court et relisez en vous mettant dans la peau d’un lecteur qui ne connaît pas votre histoire.

Allez, on s’y met ! N’oubliez pas que vous devez me livrer vos textes avant le 2 mars. Pas le temps de rigoler !

Onésime Courbouillon attend vos productions pour le 2 mars au plus tard !

51 réflexions sur « 3ème étape »

  1. Salut les jeunes !
    J’espère que vous n’êtes pas ensevelis sous la neige. Ici, autour du manoir, à peine un peu de poudre blanche ! Mais le grand salon est glacial et j’ai un mal fou à chauffer la bâtisse.

    Je vous envoie ce petit mot parce que j’ai relu par hasard la fin que je vous proposais. Je me suis aperçu de quelque chose : « J’étais certain… » vous oblige un peu à prendre comme héros ou personnage principal quelqu’un du genre masculin. Afin d’élargir vos possibilités, je vous autorise à modifier la fin proposée et écrire : « J’étais certaine… »
    C’est vous qui voyez…
    En tout cas, ne traînez pas, et que la force du stylo soit avec vous !

    A bientôt.
    Onésime

  2. Bonjour Onésime,

    Pour t’occuper en attendant notre histoire, voici déjà notre punition : )
    Nous espérons avoir « réparé » notre petit dérapage de stylo…

    A tout bientôt pour notre récit,
    La classe de 6ème année de Braine-le-Château

  3. Bonjour les châtelaines et les châtelains de Braine !

    Je n’attendais pas de nouvelles des classes si tôt. mais vous, c’est particulier : vous étiez punis ! Je constate avec plaisir que vous n’avez pas oublié votre punition et qu’en plus, vous avez du vocabulaire. Vous pouvez considérer que je suis satisfait de la façon dont vous vous êtes acquittés de ce petit « pensum ».
    Mais ATTENTION !!! Au moindre écart de langage, je vous en recolle une, moi, de punition ! Non mais alors ! Hahaha !

    Allez, sans rancune, et bon courage pour l’activité 3… J’ai hâte de vous lire !
    Onésime

  4. Le déménagement express

    Mercredi matin, Max se lève comme à son habitude très tôt le matin et descend lourdement les escaliers. Il était encore fatigué et tout endormi. Il entend vaguement la voix de sa maman qui est au téléphone. Elle prépare le petit déjeuner du jeune garçon. Occupée à mettre la table, son téléphone est sur haut-parleur. Mais, soudain, le petit dormeur perçoit très distinctement une voix grave qui révèle :
    « Oui Madame, je suis disponible demain en fin d’après-midi à 16h00, je vous montrerai toutes les petites maisons avec un minimum de confort que nous avons sur le marché.
    -Super, soupire Julie, donc dans ce cas à demain ! »
    L’enfant entre dans la cuisine en se posant beaucoup de questions, mais le pire dans cette découverte matinale, c’est qu’il ne savait pas que sa mère a prévu de déménager. Il tremble et se rend compte que tous ses amis sont ici, lui n’a jamais voulu partir. Abattu, la faim envolée, il remonte dans sa chambre.
    « Je dois à tout prix trouver une solution pour ne pas partir d’ici » s’exclame Max. Au bout d’une quinzaine de minutes, enfin, il se sent mieux et respire une énorme bouffée d’air frais. Tout heureux il chuchote « OK ! Demain à 16h00, je suivrai maman et là…ils verront bien…  »

    Après le repas de midi, Max sort à la rencontre de ses amis. Le jeune leur raconte tout ce qu’il a entendu et leur explique son plan. L’heure du souper approche, il est temps pour les amis de se séparer. Max repart souriant. A table, il questionne sa maman :
    « Maman chérie, aurais-tu quelque chose à me dire ? susurre le fils rusé.
    -Bah non, euh va dormir mon amour, c’est l’heure d’aller se coucher pour les lève-tôt, balbutie-t-elle. »

    La journée se déroule comme d’habitude. Max se réjouit de ce jour particulier. Vers 15h20, Julie apprend à Max qu’elle s’absente un petit moment et sera de retour dans une heure environ. Tranquillement, Julie s’en va. Max en profite pour appeler ses amis. Discrètement, tous suivent Julie en prenant soin de ne pas se faire remarquer. Arrivés devant une horrible maison, les garçons entrent à l’arrière de la maison pendant que les adultes discutent à l’avant.

    Max entend sa mère et cet homme, l’agent immobilier, pénétrer dans la demeure. Tandis qu’ils inspectent la pièce, Max & Co se mettent soudainement en action. Max émet des bruits dérangeants. Ses amis grattent les murs et les portes, font grincer les planches sèches du sol. Durant l’après-midi de la veille, ils ont sali les murs et les sols de la maison, lancé des bombes puantes…La maison qui n’est déjà guère accueillante semble d’autant plus lugubre et malveillante.

    Julie sort de la maison en toute vitesse en criant : »Quelle affreuse maison ! Je suis bien consciente que nous n’avons plus beaucoup d’argent pour garder notre maison actuelle depuis la mort de mon mari mais là c’est plus qu’exagéré. Nous trouverons une autre solution. »
    Elle s’en va à grands pas laissant l’agent immobilier seul et sans voix.

    La bande à Max a réussi. Quel bon plan ! Joyeux et sans un bruit, ils retournent chez eux. Plus tard, ce soir-là, le jeune homme se réjouit encore du tour mais ignore encore si le projet est annulé.
    Installé devant la télévision, Max regarde un film. Tout à coup, Julie arrive une lettre du notaire à la main et bégaie  » Max …Max … la lettre… l’héritage…  »

    Max regarde sans ne rien comprendre sa mère mais décèle de la joie et du soulagement chez elle.

    « ……STOP….STOP… STOP…, hé ho ! C’est moi Max ! Plus besoin de narrateur pour raconter mon histoire…Je vais vous dire ce que j’ai réellement pensé ! »

    J’ai pensé : « Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Je l’ai serrée fort dans mes bras. Mon plan avait réussi ! J’étais certain maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps…

    FIN

    Classe 7H, Marly Grand-Pré, classe Alexane Overney & Lydie Lumpini

    • Hé, ho ! On ne dit plus « BONJOUR » ? C’est bien d’être en avance, mais il ne faut pas oublier les convenances. Donc, d’abord…

      Bonjour les jeunes de Marly Grand-Pré,

      Votre texte est tombé en avance dans la boîte à malice de la Bataille des Livres. Du coup, je ne l’ai pas vu tout de suite. Pardon donc de vous répondre un peu tardivement.

      Pour ce qui est de votre texte, voici ce que j’en pense, d’abord sur le fond :
      – L’idée d’empêcher sa maman de trouver une maison pour déménager est valable.
      – Je suis un peu plus réservé sur les moyens utilisés (faire des dégâts dans la maison…). Vous auriez pu trouver quelque chose de plus drôle ou de plus original.

      Sur la forme, ensuite :
      – C’est un peu confus et difficile à suivre. Votre lecteur (moi le premier…) se perd un peu dans les idées de Max et son emploi du temps.
      – On ne saisit pas exactement la situation de départ. Pourquoi la maman cherche-t-elle une autre maison ? Pourquoi s’en cache-t-elle à son fils ?
      – Quelques petits détails de concordance des temps, quelques erreurs de ponctuation, de typographie (vous chercherez ce que ça veut dire…) auraient mérité une relecture plus attentive.
      – Vous avez été piégés par la fin où le narrateur disparaît pour laisser place au personnage qui s’exprime à la première personne. Votre pirouette pour vous en sortir est un peu tirée par les cheveux, non ?

      Mon conseil de pro :
      – Essayez de faire un plan simple de ce que vous voulez raconter au lecteur.
      – Mettez en place un découpage des différentes étapes et des actions qui se déroulent dans votre histoire.
      – Assurez-vous que c’est clair et que votre lecteur a toutes les clefs pour comprendre…
      Et enfin, seulement, commencez à écrire !

      Voilà… Peut mieux faire, donc, mais c’est encourageant. Vous avez sérieusement travaillé et par conséquent, vous méritez votre image !
      On continue dans l’exploration de mon album de famille. Là, c’est mon père à l’école en 1948. Il est assis au deuxième rang, c’est le second en partant de la gauche.

      Allez, reposez-vous bien, vous l’avez mérité. On se retrouve bientôt pour la quatrième activité.
      Mes amitiés.
      Onésime.

  5. Bonjour,
    Bientôt le 2 mars… Voici notre texte collectif en fonction de toutes les propositions émises et de notre réflexion.
    Ecole Sainte-Anne
    6ème Monsieur André

    Diego est en vacances dans les Iles Caraïbes avec sa famille. Nani sa maman, Maurice son papa? Talia sa grande soeur et Franklin son petit frère.
    Depuis longtemps, ils n’avaient plus pris de vacances ensemble et se retrouver en famille dans un endroit paradisiaque, c’est le top!
    Ils profitent tous les jours de la superbe plage au sable fin, aux palmiers resplendissants, à l’eau d’un bleu étincelant.
    Diego, Talia et Franklin font aussi de très belles rencontres qui animent leurs journées. Il y a Zelda qui tombe amoureuse de Diego et Tobia et Charlie, 2 garçons qui habitent l’ile.
    Ensemble, pendant que les parents se reposent sur la plage et prennent du bon temps, les enfants font de grandes promenades et découvrent tous les coins de l’ile.
    Un jour, ils font la connaissance de Bob, un savant qui habite une hutte en retrait de la plage. Chaque jour , les enfants lui rendent visite. Un jour, il leur remet un caillou qui d’après lui est magique mais ne peut réaliser qu’un seul souhait. Il ne faut donc pas se précipiter quant au choix de celui-ci.
    Les jours passent et dans 3 jours, c’est le grand départ. Les parents en parlent et préparent déjà leurs valises.
    Mais voilà, les enfants ne souhaitent pas partir tellement ils s’amusent. S’ils pouvaient encore rester 1 semaine.
    C’est la maman qui s’active aux préparatifs de départ car le papa est souffrant: une insolation certainement.
    Les enfants se retrouvent chaque jour et essaient de trouver quelque chose qui pourrait retarder le départ.
    La veille du départ, l’aéroport appelle ma maman pour lui signaler que le départ est reporté car le volcan de l’ile: le Resteicifuku est entré en éruption et les fumées empêchent tous les avions de décoller.
    Diego regarde sa soeur, son frère et ses amis et sert très fort le caillou contre lui comme en guise de remerciement.
    Ensuite, avant de repartir pour aller remercier Bob le savant, Diego dit à sa maman qui se demande ce qu’ils vont faire en attendant:
    « Prends ton temps maman, nous ne sommes pas pressés. Nous l’avons serrée fort dans nos bras. notre plan avait réussi! Nous étions certains maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps… »

    • Bonjour mes ami(e)s de Waterloo,

      C’est bien d’être en avance. Je peux prendre mon temps pour lire tranquillement votre texte. En tout cas, ça fait du bien de découvrir une histoire qui se passe sur une plage de sable fin et sous le soleil ! Alors qu’ici j’ai de la peine à maintenir la température au-dessus des 12 degrés à l’intérieur du manoir par moins 10 degrés dehors !

      Enfin, parlons plutôt de votre texte. Il y avait un petit piège dans lequel j’ai le regret de vous annoncer que vous êtes tombés. La fin que je proposais vous obligeait presque à écrire le texte à la première personne du singulier. Et comme vous aviez commencé avec un narrateur, ça coinçait un peu à l’arrivée. D’où vos tentatives pour essayer de vous en sortir en triturant un peu mes phrases de fin. Bon, je ne vous en veux pas ! C’est en écrivant qu’on apprend !

      Reprendre à votre compte cette idée du vœu unique, un classique des contes, est très bonne. Je trouve en revanche que vous ne l’avez pas suffisamment exploitée. On ne sent pas le suspense, aucun choix entre plusieurs possibilités.
      Bien aussi cette idée du volcan en éruption. Reprendre un fait d’actualité ou réel pour l’utiliser dans une fiction donne de la « véracité » à votre histoire.
      Hélas, je n’ai pas vraiment senti que vos héros ont été de vrais acteurs dans cette histoire. La situation change à la fin sans qu’on ait l’impression que les enfants y soient pour quelque chose.

      Mon conseil de pro :
      Quand vous avez une bonne idée, comme ici celle du souhait unique, essayer d’explorer toutes les pistes que vous pouvez suivre avant d’en choisir une.
      En relisant, demandez-vous si vos héros sont acteurs ou spectateurs de l’histoire. S’ils sont plutôt, comme ici, spectateurs, il faut donner plus d’importance à leur rôle dans le dénouement de l’histoire.

      Quoi qu’il en soit, vous avez fait du bon travail alors que la morne plaine de Waterloo était glaciale. Je ne peux que vous féliciter et vous donner une image, sortie de mon album de famille. Là, c’est moi dans les bras de ma grand-mère. (1957)

      A bientôt…
      Mes amitiés congelées.
      Onésime Courbouillon

    • J’avais pris votre premier bonjour pour moi. Moi tout seul !!! Alors re-bonjour !
      Onésime

      Bonjour,
      Un petit coucou depuis la Bourgogne où malgré les températures polaires, je trouve le temps de jeter un coup d’œil aux textes et aux commentaires d’Onésime. Il a l’air plutôt en fort et de bonne humeur en ce moment.
      Amitiés et bon courage pour la suite.
      Didier

  6. Cher Onésime,
    Nous espérons que vous n’avez pas trop froid dans votre manoir. Ici à Versoix, il neige à gros flocons. La ville est toute blanche. Nous espérons aussi que vous ne serez pas trop fâché, mais nous nous sommes un peu emballés et nous avons à nouveau écrit un long texte. Mais nous nous sommes pris au jeu. L’histoire que nous avons écrite nous a touché et il était difficile d’arrêter certains d’entre nous. La maîtresse a aussi été très stricte et nous a obligé à améliorer notre texte encore et encore. Et améliorer voulait souvent dire ajouter. Nous avons aussi essayé à travers ce texte de vous faire découvrir un peu la ville de Versoix. Bref nous espérons que vous aurez du plaisir à le lire en tout cas, nous avons eu de plaisir à l’écrire.

    Salut, je m’appelle Cyprien et j’ai treize ans. Mon père est mort il y a quatre ans. Ma maman, Anne-Marie est toujours triste depuis que papa nous a quitté. Elle s’est complètement isolée. Nous avons déménagé à Paris parce qu’elle ne supportait plus de vivre dans la maison dans laquelle nous avions tous ces souvenirs avec papa. J’aime bien vivre à Paris, l’école est chouette, l’appartement n’est pas trop mal et la ville est géniale mais maman travaille beaucoup. Elle ne sort plus et ne s’est pas du tout fait de nouvelles copines ici. Elle est pâtissière. Elle a un talent fou. Elle fait les meilleurs et les plus beaux gâteaux du monde. Tout le monde le dit. Elle passe des heures à peaufiner ses recettes, à décorer ses incroyables framboisiers ou ses délicieux saint honoré, sa grande spécialité. Souvent, je la vois le regard perdu dans le vide quand elle pense que je ne la regarde pas.

    Mais cet été-là, j’espérais bien lui rendre le sourire. Nous avions décidé de retourner à Versoix, dans la maison dans laquelle j’ai grandi. J’allais enfin revoir Max, mon meilleur copain. Il me manque tous les jours et je me réjouis de le retrouver ! Je trépignais d’impatience, pendant que maman finissait de préparer la dernière valise. J’aurais voulu partir depuis longtemps, mais maman avait toujours quelque chose à finir. Ou à ranger. Ou à préparer. Le trajet est super long. Plus on repousserait l’heure de départ, plus nous arriverions tard à Versoix. Et moi, j’attendais ce moment depuis quatre ans. Je ne pouvais plus attendre. Enfin, j’entendis ma mère qui m’appela :
    – Cyprien, tu es prêt ? Je descends les valises !
    – Si je suis prêt ? Bien sûr que je suis prêt. Je suis prêt depuis des heures ! grommelai-je.
    Je descendis à mon tour avec ma valise et mon sac à dos. Je mis mes affaires dans le coffre de la voiture et je m’installai à la place du mort. Pendant le trajet nous ne parlâmes pas beaucoup. Je pense que ça nous faisait tout bizarre à tous les deux de retourner à Versoix. Je regardai quelques vieilles photos de papa sur mon portable. Il me manque beaucoup à moi aussi. Je me demandai ce que j’allai ressentir en passant la porte de notre maison. De revoir ces pièces où nous avions passé tant de temps tous les trois. Quand je sentis les larmes me monter aux yeux, je remis mon portable dans la poche et je regardai par la fenêtre le paysage monotone de l’autoroute défiler devant nous.
    Au bout de 5h, nous arrivâmes enfin à Versoix. Comme j’avais réveillé maman à l’aube, nous arrivâmes plus tôt que prévu, même si ce trajet me parut interminable. Maman gara la voiture devant notre maison. Une bouffée d’émotion m’envahit. Je décidai de l’affronter plus tard et me précipita chez Max. J’arrivai essoufflé. Je n’eus même pas le temps de sonner à la porte que la maman de Max, Sarah, m’ouvrit et m’accueillit avec un grand sourire.
    – Bonjour Cyprien, ça me fait plaisir de te voir ! dit-elle en me serrant dans ses bras. Comment va ta maman ? Ce n’est pas trop dur pour elle ?
    Je haussai les épaules et lui répondis :
    – Je ne sais pas Sarah, elle ne parle pas beaucoup. C’est difficile à dire, mais j’imagine qu’elle ne va pas trop mal.
    Je l’embrassai rapidement et lui demandai où était Max.
    – Il est dans sa chambre, tu peux monter si tu veux.
    Mais j’étais déjà en haut des escaliers avant qu’elle ne finisse sa phrase. Au moment où j’entrai dans sa chambre, Max sauta de son lit et me prit dans ses bras. Nous passâmes une super après-midi. Nous avions tellement de temps à rattraper. Tant de chose à nous dire. Nous nous promenâmes le long du canal. Il me montra le nouvel agorespace de l’école Ami-Argand et nous échangeâmes quelques passes avec de vieux copains. C’était un peu comme avant. Quand j’arrivai devant chez moi, il me fallut quelques secondes pour me rappeler que mon papa ne serait pas là. Je culpabilisai aussi en réalisant que j’avais laissé maman toute seule pendant toute l’après-midi. Max voulait que je le rejoigne après manger, mais je décidai de passer la soirée avec maman et j’envoyai un message à mon copain avant de rentrer à la maison pour lui dire qu’on se verrait plutôt demain. En entrant, j’ai trouvé maman dans la cuisine. Elle avait défait nos bagages et était en train de faire à manger. Elle m’accueillit en souriant comme d’habitude, mais c’était un sourire triste. Elle me lance :
    – Alors ces retrouvailles ?
    – C’était incroyable Maman ! Rien n’a changé entre nous ! C’est comme si nous nous étions quittés hier. Il m’avait tellement manqué. Et Versoix a beaucoup changé, tu devrais aller voir ! La nouvelle esplanade devant la poste est magnifique !
    – Je ne sais pas Cyprien. Je ne sais pas si je suis prête. J’ai l’impression que je suis la seule qui ne change pas. Je crois que le monde change trop vite pour moi. Pour l’instant, je préfère rester ici avec mes gâteaux.
    – Sarah a demandé de tes nouvelles. Je crois qu’elle se fait du souci pour toi.
    – Oh, c’est gentil de sa part, mais il ne faut pas. J’ai juste besoin d’un peu de temps. Je vais peut-être l’appeler demain.
    – Tu devrais maman, je pense que ça te ferait du bien de passer du temps avec une copine, mais en attendant, tu veux qu’on se fasse des pop-corn et qu’on regarde un film ce soir après manger ?
    – Tu n’as pas de projets avec Max ?
    – Il a des trucs à faire ce soir, je le verrai demain.
    Maman me regarda d’un air sceptique, en fronçant légèrement le sourcil. Je ne suis pas sûre qu’elle crût mon mensonge pieux, mais après m’avoir étudié pendant quelques secondes, elle hocha légèrement la tête et me dit :
    – D’accord Cyprien, c’est une bonne idée.
    Nous essayâmes ainsi de chasser les souvenirs tristes. Ensemble.

    Le lendemain, je retrouvai Max de bonne heure. Il faisait déjà assez chaud, alors que nous n’étions qu’au début du mois de juillet. Nous décidâmes donc d’aller à la Bécassière, le centre sportif de Versoix où se trouve la piscine. C’est le rendez-vous estival de la jeunesse versoisienne. A l’entrée de la piscine, je sentis les poils de mes bras se hérisser. Un frisson me parcourut, malgré la température plutôt douce de ce début de matinée. Je me retournai et mon cœur s’arrêta de battre. Une fille mince aux cheveux châtain foncéet aux yeux pers s’avançait sur le chemin. Ce n’était autre qu’Elodie Baron. Avant que nous ne déménagions à Paris, nous étions dans la même classe avec Max et Elodie. J’étais déjà amoureux d’elle. Je ne l’avais jamais revue, mais elle était encore plus belle qu’avant. Quand elle arriva à ma hauteur, nos regards se croisèrent. Elle s’arrêta quelques secondes comme si elle n’était pas sûre de me reconnaître. Avec une certaine hésitation, elle demanda :
    – Cyprien c’est bien toi ?
    – Oui Elodie. Tu vas à la piscine ? Encore aujourd’hui, je me maudis pour cette question idiote. D’ailleurs du tac au tac elle me rétorqua :
    – Evidemment, je ne suis pas là pour faire du pain !
    C’est une des choses que j’aimais le plus chez Elodie. Déjà en 6P, c’était la fille qui avait le plus de répartie ! Elle était drôle et intelligente. Apparemment, elle n’avait rien perdu de son mordant. J’étais à nouveau sous le charme et je ne trouvai rien de très intelligent à répliquer. Je restai bouche bée devant elle, me sentant complétement idiot.
    Devant ma verve, elle se mit à rire, du rire le plus joli que je n’ai jamais entendu et elle me demanda :
    – Je suis contente de te revoir. On se retrouve à l’intérieur ?
    Alors que nous allions entrer dans les vestiaires, un petit garçon fit tomber sa glace à côté de nous. Quand il réalisa ce qui venait de se passer, je pus lire tout la détresse du monde sur son visage avant qu’il ne commence à pleurer à chaudes larmes. Max et moi nous agenouillâmes pour ramasser les vestiges de sa glace et pour le consoler. Elodie, que je n’avais même pas vue partir, revint avec une glace. Je trouvai l’attention tellement gentille que je tombai encore un peu plus amoureux d’elle.
    A partir de cet instant, Max, Elodie et moi devînmes inséparables. Nous nous retrouvions tous les matins à la piscine et mon cas devint bientôt irrécupérable. Quand je sentais l’effluve de son parfum, quand nos doigts se frôlaient ou quand je sentais sa présence près de moi, mon cœur s’arrêtait tout simplement de battre. C’est un miracle que je ne sois pas mort d’une crise cardiaque cet été-là. Je passai ainsi l’une des plus belles semaines de ma vie. Bercé par la douceur du soleil d’été, nos longs après-midis au bord de l’eau et les élans amoureux de mon pauvre petit cœur maladroit, j’avais l’impression que ces vacances ne pouvaient pas se terminer. Qu’elles ne devaient pas prendre fin. Mais évidemment la réalité finit par me rattraper.

    Un matin, alors que je prenais mon petit déjeuner avec ma mère avant de rejoindre Max et Elodie à la piscine, le téléphone sonna. Maman alla au salon pour répondre. Curieux, je tendis l’oreille et pus entendre les réponses qu’elle donnait à son mystérieux interlocuteur.
    « Bonjour, monsieur Dupain … Oui en effet … Merci d’avoir appelé … Oui bien sûr … Je serai là … Je me réjouis de vous rencontrer la semaine prochaine monsieur Dupain et de vous présenter mes idées, merci encore d’avoir appelé ».
    Après avoir raccroché, elle revint à la cuisine et s’assit en face de moi. Je la regardai avec une certaine appréhension. En effet, je sentais que ma bulle de bonheur n’allait pas tarder à éclater.
    – Cyprien mon chéri, je sais que tu vas être déçu, mais nous allons devoir rentrer à Paris plus tôt que prévu.
    Les larmes me montèrent aux yeux sans que je puisse les réprimer. Je demandai d’une voix que j’essayai de ne pas laisser trembler :
    – Mais pourquoi ? Tu m’avais promis que nous resterions jusqu’à la fin de l’été. Nous ne sommes même pas ici depuis deux semaines.
    – Cyprien, je t’ai expliqué avant de partir que je ne gagnais plus assez d’argent pour payer notre loyer à Paris et entretenir la maison à Versoix. Je ne peux pas me résoudre à vendre la maison de ton père, alors j’ai postulé dans des pâtisseries prestigieuses en tant que cheffe pâtissière. Ce matin, j’ai reçu un appel de monsieur Dupain qui veut me rencontrer. C’est une opportunité incroyable pour moi. La pâtisserie Dupain est extrêmement réputée. Et financièrement nous ne pouvons nous permettre de passer à côté cette occasion. Si tout se passe bien et que monsieur Dupain souhaite m’engager, il faudrait que je commence tout de suite à travailler. Je sais que tu avais très envie de retrouver Max, mais si tu le souhaites nous pourrons revenir ici pour les vacances de Noël.
    – Mais maman, je viens à peine de retrouver Elodie dis-je, ne retenant plus mes larmes.
    – Elodie, la jolie brune aux yeux pers qui était avec toi en 6P ?
    – Oui, Maman ! C’est elle, nous nous sommes retrouvés à la piscine, la semaine dernière. Elle est encore plus incroyable qu’avant ! Elle est belle, drôle, intelligente, généreuse. Nous avons tellement de points communs. Elle adore lire comme moi. Elle aime la musique et joue incroyablement bien de la guitare. Sa voix est la plus belle que je n’aie jamais entendue. Maman, une fille comme ça je n’en retrouverai jamais ! dis-je à bout de souffle.
    – Cyprien, je comprends, mais je ne peux pas refuser cette offre. Demande-lui son email. Ecris-lui et comme je te l’ai dit tu pourras la revoir quand nous reviendrons à Noël.
    J’adore ma mère. Mais des fois, elle ne comprend rien à rien. C’est comme si elle n’avait jamais été jeune. Ou amoureuse. Je sortis en trombe et me précipitai en courant chez Elodie.
    Désespéré, je frappai à la porte de chez elle. Prête pour nous rejoindre à la piscine, c’est elle qui m’ouvrit. En la voyant je ne pus m’empêcher de la serrer dans mes bras. Elle me rendit mon étreinte et me demanda :
    – Que se passe-t-il Cyprien ? Tu as l’air désespéré.
    – Elodie, ma mère veut que nous rentrions la semaine prochaine à Paris. Je te retrouve à peine et déjà je dois te quitter. Cette idée me rend fou. C’était déjà si dur de te quitter il y a 4 ans, mais maintenant que je te redécouvre, alors que tu me sembles plus merveilleuse de jouer en jour, c’est encore pire. Je ne supporterai pas d’être séparé de toi encore une fois.
    J’avais parlé sans réfléchir. Les mots sortaient de ma bouche sans que je puisse les retenir. Je parlai sans penser qu’Elodie ne savait pas ce que je ressentais pour elle. Elle se défit de mon étreinte et plongea ses magnifiques yeux pers droit dans les miens. Je n’osai plus bouger. J’étais comme paralysé. Elle finit par poser un délicat baiser sur mes lèvres. Ses lèvres avaient un goût légèrement sucré. Je me laissai emporter dans un tourbillon de sensations et d’émotions nouvelles et incroyables avant de reprendre mon souffle et d’enfouir ma tête dans ses magnifiques boucles brunes. Je sentis son parfum qui me donna du courage et lui pris la main en étant convaincu que je ne voudrai plus jamais la lâcher. Ensemble, main dans la main, nous allâmes chez Max. C’est Sarah qui nous ouvrit, mais Max était juste derrière elle. Quand il vit nos doigts enlacés, il s’exclama en riant :
    – Enfin ! Vous en avez mis du temps !
    Elodie rougit et serra ma main plus fort encore.
    La maman de Max vit mes yeux rouges et me demanda :
    – Cyprien est-ce que tout va bien ?
    Je leur racontai le coup de fil que ma mère avait reçu ce matin et je conclus en disant :
    – Ça faisait tellement longtemps que je rêvais de revenir à Versoix, de retrouver Max. Maman avait tellement peur de revenir. J’ai dû tellement insister. Elle reste toute la journée à la maison et n’est pas sortie depuis que nous sommes arrivés. Honnêtement, j’avais l’impression qu’elle était presque soulagée de devoir rentrer.
    – Je comprends que tu sois déçu Cyprien. Mais tu dois essayer de comprendre ta maman. Dupain est effectivement une pâtisserie très réputée. Ce genre d’occasion ne se présente pas deux fois dans une vie. J’attendais que ta mère m’appelle, je ne voulais pas me montrer envahissante, mais je n’aimerais pas qu’elle parte sans que je puisse la voir. Je vais organiser un petit repas entre amies ce soir et j’aimerais beaucoup qu’elle vienne. Je crois qu’elle a besoin de passer un moment entre copines. Elle s’est beaucoup repliée sur elle-même depuis le décès de ton papa et nous n’avons pas réussi à trouver comment être là pour elle. Je suis sûre qu’elle se sentirait moins seule, si elle nous laissait une petite place dans sa vie. Je vais aller l’inviter tout de suite. Elle n’osera pas me dire non, j’en suis sûre et vous trois vous pourriez passer la soirée chez toi Cyprien. Je vais vous donner un peu d’argent pour que vous puissiez vous acheter des pizzas.
    Et c’est ce qui se passa. Nous passâmes la journée à la piscine. Nous fîmes quelques courses en rentrant. Je donnai rendez-vous à mes amis à 20h, le temps de prendre une douche et de me changer. Je voulais aussi être seul avec maman au moment où elle devait partir pour aller chez Max. Je la trouvai un peu stressée en rentrant, mais elle semblait aussi se réjouir de cette soirée. Elle avait mit sa plus jolie robe. Avant de sortir, elle me prit dans ses bras et m’embrassa. Elle me murmura à l’oreille.
    – Je sais que c’était important pour toi de revenir ici. Nous trouverons une solution mon grand. Je te le promets. Je la serrai fort dans mes bras et lui souhaitai une bonne soirée.
    – Profite de tes copines, lui lançai-je avant de refermer la porte d’entrée. Je me dis intérieurement que je ferais bien de me donner le même conseil car je n’avais plus beaucoup de temps à passer avec Max et Elo.
    Ils arrivèrent bientôt et je fis réchauffer le four. Nous passâmes, la soirée à bavarder de tout et de rien. Nous ne voulions pas aborder des sujets graves, nous voulions juste profiter d’être ensemble et de cette soirée d’été. Elodie se pelotonna contre moi. La tiedeur de cette nuit d’été et ce cocon dans lequel nous nous étions réfugiés me rendit mon optimisme. Je m’endormis avec Elodie dans mes bras et avec la profonde conviction que cette soirée entre copines donnerait envie à ma mère de rester à Versoix pour toujours. Le lendemain, je me réveillai avec la même certitude et je sortis de ma chambre plein d’espoir, mais ce fut la douche froide quand je descendis les escaliers et que maman me dit :
    – N’oublie pas de faire ton sac Cyprien, nous partons lundi matin.
    Je remontai affolé dans ma chambre et réveillai Max et Elodie qui dormaient encore. Quand ils virent ma tête, ils n’eurent probablement pas le cœur de m’en vouloir.
    – Que se passe-t-il encore ? demanda Max.
    – J’étais sûr qu’après cette soirée ma mère voudrait rester ici, mais elle semble toujours décidée à partir. Il faut que je fasse quelque chose. Il faut que je trouve une raison qui lui donne envie de rester. Vous avez une idée ?
    Nous réfléchîmes en silence pendant quelques minutes quand le visage d’Elodie s’illumina, elle s’écria :
    – Tu sais, je viens de m’en souvenir, mais j’ai entendu que la confiserie Cartier fermait ses portes. Je crois qu’ils cherchent quelqu’un pour reprendre la boutique. Qu’il y a-t-il de mieux que de travailler à la pâtisserie Dupain ? Avoir sa propre pâtisserie non ?
    – C’est une idée fabuleuse Elo ! Tu sais que je t’aime toi ?
    Surexcité, je me précipitai pour la prendre dans mes bras, je l’embrassai rapidement et donnai mes consignes à mes acolytes :
    – Max, tu peux aller chez toi et demander à ta mère de se renseigner pour savoir si Cartier a déjà trouvé quelqu’un pour reprendre la boutique ? Elodie, est-ce que tu peux aller chercher le journal ? Moi j’ai un coup de fil à passer. Ils sortirent tous les deux en trombe.
    Je pris mon portable et cherchai le numéro de Nanou, ma grand-mère. La mère de mon père. Elle habite à Bellevue, un village à côté de Versoix. S’il y a bien une personne qui pouvait convaincre ma mère de rester c’était elle. Il était difficile de lui refuser quoique ce soit. Pourtant, elle suppliait ma mère de revenir en Suisse depuis le décès de mon père sans succès. Après tout, nous étions la seule famille qui lui restait. Elle venait souvent nous rendre visite à Paris, mais elle rêvait plus que tout de nous voir revenir à la maison, comme elle disait. Elle me répétait souvent :
    – Ta mère aussi sait qu’il faudrait que vous rentriez, votre vie est ici. Elle n’est juste pas encore prête.
    La sonnerie retentit plusieurs fois avant que quelqu’un ne réponde. Nanou ne fût pas surprise de m’entendre. Elle savait que nous étions là. Elle était déjà passée nous voir. Mais au son de ma voix elle sentit que c’était important. Je lui dis :
    – Nanou, il faut que tu viennes voir maman. On lui a proposé un travail à Paris qu’elle ne peut pas refuser. Elle veut rentrer demain. Mais je suis sûr que si nous rentrons maintenant, nous ne reviendrons plus jamais vivre à Versoix.
    – D’accord Cyprien, je passerai aujourd’hui. Je ne sais pas si je pourrai la convaincre de rester ou même si elle voudra m’écouter, mais au moins je pourrai vous dire au revoir.
    Je raccrochai au moment où ma belle Elodie revint avec le journal.
    – Mission accomplie ! s’écria-t-elle joyeuse.
    Elle m’enlaça et m’embrassa sur la joue avant de me passer la main dans les cheveux.
    – Arrête, tu me décoiffes ! protestai-je.
    Elle éclata de ce rire que j’aimais tant. Je me mis à parcourir le Versoix Nouvelles sans savoir exactement ce que je cherchai, mais ça me tomba dessus à la deuxième page. Il y avait une interview de monsieur Cartier expliquant son départ inattendu à la retraite. Je descendis et posai nonchalamment le journal ouvert à la page deux sur la table de la cuisine. Alors que je me servais un jus d’orange, j’observais du coin de l’œil ma mère regarder d’abord le journal l’air de rien et ensuite le prendre dans ses mains pour lire l’article avec une grande attention. Quand je la vis prendre son téléphone pour appeler Sarah, je sus que le poisson avait mordu à l’hameçon. J’avais réussi à titiller son intérêt.
    Tout alla ensuite très vite. La rencontre entre les Cartier et ma mère, les discussions financières à table le soir, les innombrables heures à calculer prix et financement d’une telle entreprise. Les feuilles de papier griffonnées lancées en l’air, les nuits sans repos où maman n’éteignait jamais vraiment la lumière. De mon côté, je me sentais d’humeur étrange. Ma mère avait enfin retrouvé de l’énergie.
    La pâtisserie Dupain avait laissé un délai de quelques jours à ma mère et les Cartier attendaient leur réponse dans le même laps de temps… et ma mère devait décider. J’étais à la fois sur mon nuage avec Elo, dans mon univers, et je voyais ma mère, déterminée et anxieuse, vibrante et sur le fil. En un mot : vivante.
    Au bout de quatre jours de calculs endiablés et d’espoirs évanouis par une triste réalité financière, ma mère, au bout du rouleau, affalée sur la table de la cuisine, lâcha ces mots terribles :
    – Je suis navrée, Cyprien, mais nous n’y arriverons pas.
    Dévasté, anéanti, je ne savais pas du tout comment réagir. Je sais bien que ma mère avait vraiment cherché, vraiment voulu, je ne pouvais pas lui en vouloir. Mais la déception était encore pire maintenant qu’il y avait eu de l’espoir.
    Nanou revint à la maison, ce soir-là. Les deux adultes discutèrent longuement. Je me rappelle m’être endormi sur le canapé, à les écouter débattre sans fin. Ma mère avait perdu toute volonté, tout espoir.
    …du moins le pensai-je alors.

    C’est Elo qui me sortit de ma torpeur le lendemain. Je m’étais réveillé tout barbouillé encore sur le canapé du salon et je m’appliquais depuis à lui écrire la plus romantique, la plus mélodramatique des lettres d’adieu, lorsqu’elle entra dans ma chambre, le sourire jusqu’aux oreilles. Sans un mot, elle me prit par la main et m’emmena en courant jusque devant la gare de Versoix. De là, on voyait les vitrines de Cartier. Derrière les vitres, le couple Cartier. Devant eux, ma mère et Nanou. Entre tout ce petit monde, sur une table, encore ces paperasses odieuses, ces fameuses paperasses qui avaient hanté mes quatre derniers jours… Mais sur le visage de tous, le même sourire que sur celui le visage de ma bien aimée.

    Ce même sourire que je vois aujourd’hui. Ce même sourire, sur le visage de ma mère, deux mois plus tard.
    – Cyprien ! Je suis si heureuse ! s’exclame maman.
    – Oui je sais maman, tu me l’as déjà dit 47 milles fois rien que depuis ce matin !
    – Ce n’est pas très gentil de te moquer de moi, me dit-elle avec une moue boudeuse en me donnant un coup de coude.
    – Tu devrais plutôt me remercier maman, c’est quand même moi qui t’ai averti que les Cartier mettaient la clé sous la porte.
    – Oui, mais c’est Nanou qui nous a prêté l’argent pour finaliser la vente. Sans elle nous n’aurions jamais eu les moyens de nous l’offrir. Mais tu as bien fait de te démener pour que nous restions ici, je pense que c’est ce qu’il y a de mieux pour nous deux. Je te remercie d’avoir tout fait pour me convaincre et d’avoir insisté comme ça. D’ailleurs tu n’as pas rendez-vous avec Elodie ?
    Nous bavardons gaiment sur le chemin de la pâtisserie. Aujourd’hui c’est le grand jour ! Nous inaugurons la nouvelle pâtisserie de maman. Elle est rayonnante. Nous entrons dans la boutique : les tables sont déjà installées. Maman remet en place les bouquets de fleurs, dispose soigneusement les magnifiques gâteaux colorés, les tartes, les éclairs, les salades, les soupes, les sandwichs et une incroyable variété de pains dans la vitrine. Elle réaligne également quelques chaises. Une bonne odeur de café flotte dans l’air. Tout est parfait. Tout est prêt. Il ne manque que les clients. Les portes vont ouvrir dans quelques minutes.
    – Maman, je vais aller chercher Elodie, je reviens avec elle le plus vite possible.
    – Attends, est-ce que tu peux apporter ce Saint Honoré à Sarah et Max, finalement c’est aussi un peu grâce à eux que ce rêve a pu se réaliser. Ils nous ont beaucoup aidé pour la mise en place de la boutique cet été. Je me dépêche !
    Je pense : « prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Je l’ai serrée fort dans mes bras. Mon plan avait réussi ! Je suis certain maintenant qu’on ne partira pas d’ici avant un bon bout de temps…

    Classe de 8P, de Francesca Marchesini, école Ami-Argand, Versoix

    • Bonjour mes ami(e)s de Versoix,

      Vous n’avez décidément aucune pitié pour moi, pauvre Onésime ! Vous avez vu la longueur de votre texte ! Vous croyez que je n’ai que vous à m’occuper, que je n’ai que ça à faire de lire vos kilomètres de lignes d’écriture… Ce n’est pas la première fois, il me semble, que vous vous laissez aller à écrire un roman-fleuve, non ? En voyant l’étendue de votre texte s’afficher sur l’écran de mon ordinateur, j’étais prêt à me mettre en colère !

      Et une fois de plus, vous m’avez bluffé. Votre texte m’a ému. Le caractère de chacun des personnage est très bien construit, votre histoire est très agréable à lire, on a envie de connaître la fin. Et on n’est pas déçu car elle est bien trouvée. Et j’ai apprécié le fait que tout n’a pas été facile pour cette maman et son fils. On s’attache aux personnages, et à la fin, on semble les connaître. Vous avez réussi à les rendre presque réels. Chapeau ! Du beau travail… Et bravo à la maîtresse qui a su mettre en valeur votre travail collectif et en faire un texte cohérent. J’ai trouvé votre texte très émouvant et particulièrement réussi.

      Et voilà, je me mets à débiter une litanie de compliments ! Ce n’est pas mon genre, on dirait du Didier Dufresne… Moi, Onésime, je me dois de râler. Alors les petites malines et les petits malins de Versoix, je vous préviens d’avance, je vous colle une contrainte supplémentaire pour le prochain exercice : vous serez obligés de faire court. Pour une fois, « améliorer » ne voudra pas dire « ajouter » !

      Haha ! on ne rigole plus, maintenant ! Merci quand même pour vos superbes photos. Je vous en envoie une tirée de l’album de famille des Courbouillon que j’ai découvert dans le grenier… Ce sont mes parents le jour de leur mariage…

      A bientôt et, je suis désolé de le répéter mais c’est comme ça, encore bravo pour ce superbe texte.

      Onésime

  7. Bonjour Onésime,
    Comment allez-vous ? Avez-vous enfin des idées afin que nous puissions nous reposer un peu ?
    Nous avons trouvé tout d’abord quelques idées pour le fameux plan du narrateur. Ensuite, par groupes de deux ou trois élèves, nous avons écrit des textes. Le meilleur a été choisi et modifié, amélioré collectivement.

    Bonne lecture. Nous vous enverrons une photo de classe si nous estimons que vous la méritez…

    A bientôt.

    Classe de 6P, Ecole du Val d’Arve, Thierry Corboz

    Maman ! Dans tes rêves…

    Cet été, je devais déménager en Australie pour vivre auprès de ma famille. Je n’en avais pas du tout envie, mais j’étais obligé. Ma famille est bizarre, elle possède une exploitation de moutons et tricote à longueur de journée. J’ai beaucoup de copains ici en Espagne et ma maman est une tricoteuse professionnelle qui a le mal du pays. On ne pouvait pas s’entendre tous les deux.

    Un jour, une idée de génie m’est venue en tête ! J’allais préparer une potion pour endormir ma mère pendant trois mois. Elle aura tout le temps de compter les moutons et de rêver de déménagement.

    Par contre, il me fallait beaucoup de temps. Le lendemain matin, j’ai eu un cours de chimie et j’ai volé les ingrédients pour fabriquer la potion que ma grand-mère avait inventée, elle qui n’était pas tricoteuse mais magicienne. Voilà ce qu’il me fallait : une orange, de la sauce piquante à l’oignon, des oreilles de chauve-souris, une queue de cochon, une dose d’éléphant de Doliprane, du colorant beige et un bol pour mélanger. Après le cours, j’ai dû rentrer chez moi pour préparer la potion, ce qui m’a pris deux bonnes semaines, car je devais être discret.

    Quand ma potion a été prête, stressé et honteux de mentir, j’ai bafouillé : « Maman, euh ! Je trouve que tu es pâle, je vais te donner un médicament. Voilà. Tiens ! Bois ! »
    Dix secondes plus tard, je me suis aperçu qu’elle était entrain de s’endormir. J’ai pensé : « Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Je l’ai serrée fort dans mes bras. Mon plan avait réussi ! J’étais certain maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps…

    • Bonjour les gens du Val d’Arve,

      Dites-donc, j’ai vu à la télé récemment une émission qui se passait chez vous. C’est plutôt sympa dans votre coin !
      Bon, mais on n’est pas là pour faire du tourisme. Alors, votre texte, parlons-en… Faire un texte un peu burlesque, délirant, surréaliste est une très bonne idée de départ. En revanche, il faut que votre lecteur (en l’occurrence moi…) soit plus impliqué dans votre procédé. Ici, j’avançais dans la lecture sans trop savoir où j’allais, partagé toujours entre le rêve et la réalité. Bref, je parle souvent du lecteur, vous savez, celui à qui tout auteur s’adresse… Eh bien là, il reste un peu sur sa faim. Car il manque je crois une chose importante : l’enjeu. On ne voit pas vraiment pourquoi le héros fait tout ça, même si c’est en rêve. Il manque un peu de motivations…

      Mon conseil de pro : Lorsque vous choisissez un point de vue particulier pour écrire une histoire, assurez-vous en le relisant que votre lecteur à toutes les clefs pour comprendre votre parti pris. Et pensez bien aussi que pour intéresser le lecteur, il faut qu’il y ait un enjeu, un but à atteindre.

      Quoi qu’il en soit, je ne sais pas si je « mérite », comme vous dites, votre photo de classe. Moi, je vous en offre une de mon album de famille, en espérant que vous arriverez à me passionner lors de la prochaine activité. La photo est celle de mon grand-père quand il était zouave au Maroc dans les années 20. Il s’appelait Georges et c’est celui qui tient la tasse en aluminium que je possède toujours.

      A bientôt.
      Onésime

  8. Cher Onésime,

    Comment allez-vous?

    Nous vous laissons vous plonger dans de doux souvenirs d’enfance.

    Salutations de la classe de 6p d’Ariane Haefliger, Ecole du Val d’Arve

    Souvenirs

    30 juin 2017

    Aujourd’hui, j’ai dix ans.
    Tout à l’heure, quand j’ai soufflé mes bougies, j’ai souhaité vivre toute ma vie avec ma mère, à Hawaï.
    Mon malheur à moi, c’est que je vis avec mon père, à Chicago.
    Vous l’aurez peut-être compris, mes parents se sont séparés.
    Avant, on vivait tous à Hawaï. Maintenant, je n’y retourne que pour les vacances. Mon père a décidé que ce n’était pas un lieu pour faire grandir un enfant et que ma vie était à Chicago, là où lui, a décidé de venir s’installer.
    Mais il y a pire, car au moins, Hawaï j’y mets les pieds plusieurs fois par année. Ce qui risque de n’être plus qu’un souvenir. Ma mère a, en effet, décidé de se remarier, et son nouveau mari habite, encore pour mon plus grand malheur, à Chicago….Elle a donc décidé de vendre notre belle maison à Hawaï, de tout quitter.
    Alors peut-être que je peux dire adieu à Hawaï, pour toujours…
    Tout à l’heure, quand j’ai soufflé mes bougies, j’ai souhaité une deuxième chose : que ma mère ne se remarie jamais.

    1er juillet 2017

    Aujourd’hui, ne le dites à personne, je vais retrouver mon amoureuse. Et oui, je suis amoureux !
    J’ai toujours rêvé me marier dans la magnifique maison de ma mère, à Hawaï. J’ai tout de suite eu le coup de foudre pour cet endroit et je vais vous expliquer pourquoi :
    Premièrement, c’est un lieu paradisiaque. Je vous laisse imaginer : la mer, le sable, les cocotiers et tout simplement, la nature !
    Deuxièmement, c’est là-bas que j’ai, un jour, adopté un chaton et sa mère, qui ne m’ont plus quitté, jusqu’à aujourd’hui…
    Le chaton et sa mère, je les ai trouvés à la plage, quand j’étais encore tout petit.
    J’étais en train de faire des châteaux de sable, quand j’ai entendu un toussotement.
    Alors, j’ai creusé, creusé, jusqu’à ce que je les trouve tout au fond d’un trou. Le petit était en train de naître. Alors, je les ai pris tous les deux avec moi pour les nourrir et on ne s’est plus jamais quittés.

    Et puis, il y a la maison. J’avais quatre ans quand je suis entré pour la première fois dans ma chambre.
    J’ai voulu aller ranger mes affaires dans l’armoire et tout a commencé quand j’ai ouvert la porte.

    – Waououhhhhh! J’ai hurlé.
    – Tout va bien Ethan? m’a demandé ma mère depuis en bas.

    Je venais de découvrir une porte secrète cachée à l’intérieur de mon armoire. Je me suis fait tout petit pour entrer dans l’armoire, puis j’ai ouvert la petite porte cachée. Et là, j’ai découvert un spectacle fabuleux. La porte s’ouvrait sur un petit jardin secret qui se trouvait derrière la maison. Il y avait là un petit ruisseau qui conduisait à une magnifique cascade naturelle. J’ai eu tout de suite l’impression que le temps s’arrêtait. Ce lieu m’a accompagné durant mes toutes mes années d’enfance.
    J’y allais pour contempler les étoiles, pour me vider la tête, jouer avec mes chats et y déposer mes émotions.
    C’est dans ce même lieu que m’est venu l’idée de vous raconter mon histoire.

    2 juillet 2017

    Vivre pour toujours à Hawaï avec ma mère, c’est mon rêve. Pour cela, j’ai un plan.
    Avec l’aide d’un ami qui habite à Hawaï, je vais fabriquer une immense banderole accrochée à deux bâtons, que je vais planter dans le sable devant la maison de ma mère. Il y aura quelque chose d’écrit sur cette banderole, quelque chose qui fera que ce sera impossible pour ma mère de partir d’ici.

    3 juillet 2017

    Quand ma mère a vu la banderole, elle a tout de suite été émue.
    Sur la banderole était écrit :
    « Maman, s’il te plaît, ne vends pas la maison. C’est ici chez nous, je ne peux vivre ailleurs et je veux vivre ici avec toi. »

    Elle a souri. Une larme a coulé sur sa joue. Puis elle a dit :
    – Ce pays m’a adoptée, moi non plus je ne pourrai vivre ailleurs. Il va falloir convaincre ton beau père… »

    J’ai pensé : « prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. »
    Je l’ai serrée fort dans mes bras. Mon plan avait réussi ! J’étais certain, maintenant, qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps…

    • Bonjour les amis,

      Comme je le disais à vos camarades, il me semble avoir vu une émission sur le Jura suisse où on parlait du Val d’Arve. C’est plutôt chouette dans votre coin !

      Mais revenions à notre mouton : votre texte !
      Mon sentiment sur votre travail est un peu mitigé. Vous alternez des trouvailles très intéressantes (le jardin secret où l’on peut déposer ses émotions, par exemple…) et les détails difficiles à croire (le chaton et sa maman trouvés en creusent un trou dans le sable de la plage…). Vous parlez un moment d’une amoureuse, mais le lecteur n’en sait pas plus. Souvenez-vous : le lecteur veut (doit…) tout savoir, où avoir les éléments pour imaginer.
      Bonne idée que ce journal intime, qui coïncidait bien avec la fin proposée. Mais votre « prose » est encore un peu confuse . J’avoue avoir eu un peu de mal à vous suivre. Vous avez encore besoin des conseils du vieil Onésime pour progresser !

      Votre idée pour la fin et la réaction de la maman : je valide !
      Mon conseil de pro : s’assurer en relisant que le lecteur peut croire facilement tout ce que vous lui dites.

      Bon, en tout cas, vous avez rempli votre contrat. Texte livré en temps et en heure. Rendez-vous au prochaine exercice. Le vieux bonhomme que je suis exige que vous fassiez encore mieux. Vous en êtes capables !
      Pour vous encourager, une carte postale de famille. Quand grand-père Courbouillon partait au service militaire au Maroc dans les années 20, voici la carte qu’il envoyait à ma grand-mère.

      Amitiés;
      Onésime

  9. Bonjour Onésime et Monsieur Dufresne.
    Cette semaine, nous étions en vacances et la semaine prochaine nous serons en camp de ski! Peut-être que nous en profiterons pour faire une photo et enfin vous la transmettre.
    Bonne fin de semaine.
    La classe 7FRCPs1 du Val-de-Travers
    (On cherche encore d’où vient ce nom si bizarre… Par contre, nous disons que nous sommes des Vallonniers. Mais ce nom n’est pas officiel… Officielmment, nous sommes des habitants du Val-de-Travers, par original du tout!!!)

    Voilà notre nouvelle:

    Sauver

    C’était le 3 septembre 2030… Le jour où ma mère et mon père avaient rompu. J’en voulais beaucoup à mon père. Il ne cessait de parler de technologie. Ma mère était furieuse du comportement de son conjoint. Elle avait perdu son travail d’enquêtrice dans la police à cause de lui et de ces maudits robots. Ma mère lui avait dit un jour:
    – Fais attention, cela pourrait devenir dangereux.
    Mais mon père ne nous écoutait plus. Un jour, il a créé un robot tellement puissant et grand que ce dernier s’est retourné contre lui. Le robot est devenu tellement agressif qu’il a tué mon père.
    Aujourd’hui, le 5 décembre 2030, moi, Jack, je vis dans un vieux manoir qui se trouve dans une forêt. J’habite dans cette demeure avec ma mère prénommée Emma, et ma tante Cassidy. Cette dernière est la sœur de ma mère et elles sont très proches depuis toujours. Parfois, il m’arrive de les confondre car elles sont jumelles et se ressemblent comme deux gouttes d’eau.
    Depuis la mort de mon père, les robots ont pris le contrôle de la ville où nous vivions et le seul endroit où il y a de l’air pur c’est dans la forêt où nous habitons maintenant. C’est une magnifique forêt verte avec des grands sapins. C’est un coin de paradis où très peu de personnes viennent.
    J’ai 14 ans et je me sens incompris. Tout le monde à l’air heureux et moi je suis déprimé. L’école dans laquelle j’étais scolarisé a été détruite et je ne peux plus me rendre en ville. La seule sortie que ma mère m’autorisait était de me rendre dans la forêt qui entoure notre manoir. J’avais de la chance car mon téléphone portable me permettait de parler avec mes amis. Parfois, certains d’entre eux venaient me rendre visite durant quelques heures. Cela me permettait de retrouver le sourire et de vivre quelques moments d’insouciance.
    J’étais assis sur les marches en haut de l’escalier et j’attendais tranquillement la visite de quelques amis, quand soudain, j’entendis un bruit… Ma mère parlait avec sa sœur.
    – Cassidy, je veux déménager au plus vite…
    – Pourquoi? Cet endroit est magnifique et reposant.
    – J’ai une énorme crainte. J’ai peur que les robots géants viennent tuer Jack.
    – Ne t’inquiète pas Emma. À part quelques amis de Jack, personne ne sait que nous vivons ici.
    – Je vais encore y réfléchir. Mais sache que pour la sécurité de nous tous, il nous vaudrait mieux partir loin d’ici.
    J’entends ensuite la porte s’ouvrir. Je descends quelques marches et j’aperçois mes amis: Kilian, qui est un garçon de mon âge mais qui est beaucoup plus grand et costaud que moi, Jay qui est un jeune homme maigre et très intelligent, puis il y a aussi ma cousine Candice qui est une jeune fille très jolie. Tous aperçurent ma mère et la saluèrent.
    – Bonjour Madame Grifin!
    – Bonjour les enfants!
    Ils entrèrent et me suivirent dans ma chambre. Un fois installés, je leur racontai mon histoire et la discussion entendue entre ma maman et sa sœur.
    – Mes amis, ma mère veut déménager…
    – Non! On ne peut pas te laisser partir, nous avons besoin de toi.
    – Killian a raison, répondit Jay. On ne peut pas te laisser partir… Que deviendra notre bande sans toi?
    Je regardai Candice et je vis une larme coulé le long de sa joue. Oh non, je n’aime vraiment pas la voir comme ça. Pour les rassurer, je repris la parole.
    – J’ai un plan… Si ma mère veut déménager c’est parce qu’elle a perdu son travail mais aussi parce que les robots commencent à remplacer les humains dans la vie de tous les jours. Ce que j’aimerais, c’est retrouver le laboratoire de mon père afin de trouver un moyen pour détruire tous ces robots.
    Jay nous expliqua qu’il pourrait s’occuper de désactiver les robots car il est très doué en technologie. Candice, elle, pourrait s’occuper de faire la garde et de nous avertir si quelqu’un arrivait au laboratoire. Killian et moi nous irons fouiller les moindres recoins afin de trouver des objets importants.
    Soudain, ma mère nous sortit de notre discussion. C’était l’heure du goûter. Nous descendîmes reprendre des forces avant de retourner dans ma chambre pour continuer l’élaboration de mon plan. En passant devant l’ancien bureau de mon père, je remarquai que la porte est entrouverte. Nous pénétrâmes à l’intérieur et Candice, sans le faire exprès s’encoubla dans un bocal qui finit sa route contre le radiateur. En allant le récupérer, elle remarqua un bouton près du radiateur. Sans se poser de question, elle appuya dessus et un escalier s’ouvrit sous nos yeux ébahis.
    – On descend? proposa Killian.
    – Oui, répondis-je. Je n’arrive pas y croire! C’est le laboratoire de mon père.
    Nous descendîmes prudemment les escaliers, nous étions encore sous le choc de cette découverte qui allait peut-être tout changer. Après avoir ouvert une petite porte vitrée, nous nous rendîmes vite compte qu’il ne s’agissait pas que d’un laboratoire… On peut dire que c’était carrément une usine de production de robots géants! Au sol, il y avait énormément de débris de verre et des fils électriques. À ma grande surprise, je remarquai un gros bouton rouge. Sans réfléchir, j’appuyai de toutes mes forces dessus… Tout à coup, les fils électriques et les débris de verre se désintégrèrent. Le sol s’ouvrit et nous tombâmes tous dans une autre pièce. Face à nous un robot géant se trouvait à quelques mètres. Sur lui, il était écrit « DEAD ». Mort… Je revois alors la mort de mon père et je compris que c’était ce même robot qui l’avait tué. J’étais terrorisé et mes amis n’étaient pas rassurés non plus. Sur un bureau, Candice découvrit une lettre de mon père.
    « Jack, si tu trouves cette lettre, c’est que je suis probablement mort. La table de contrôle est sur le dos du robot. Arrête-les et fais de cette ville ce qu’elle était avant. Dis aussi à ta mère que je l’aime. Je t’aime mon fils, tu peux y arriver. »
    Une larme coulait sur ma joue. Sans avoir le temps de prononcer un seul mot, nous vîmes des robots arriver contre nous. Mes amis avaient l’air choqués. Sans réfléchir, Killian fonça devant lui et regarda dans le dos de « Dead » où se trouvait le poste de contrôle. Il cliqua sur désactiver les robots mais cela ne fonctionna pas. Un robot eut le temps de le tuer et je vis mon ami sans vie couché au sol. Je venais de le comprendre. Il n’y avait que moi qui pouvais désactiver les robots. Mon père voulait que JE les désactive. Je fis comme Killian quelques secondes auparavant mais cette fois, cela fonctionna. Candice et Jay me sautèrent au cou. Nous étions à la fois heureux de ce dénouement mais également effondrés par la mort de notre ami.
    Le lendemain, Killian a été enterré. Puis, la vie repris son cours et notre ville redevint comme par le passé… Ma mère pouvait maintenant envisager de reprendre son travail dans la police.
    – Maman, on peut rester ici? Tu peux retrouver du travail et il n’y a plus de robot…
    – Je vais y réfléchir…
    J’ai pensé: « Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Je l’ai serrée fort dans mes bras. Mon plan avait réussi! J’étais certain maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps…

    • Bonjour les vallonnières et les vallonniers,

      Dites-donc… Vacances, Camps de ski… C’est la belle vie, non ? On se demande quand vous trouvez le temps pour écrire !

      Bon, j’ai lu votre production. De la Science-Fiction, ça allait me plaire ! Je ne lisais que ça lorsque j’étais au lycée. Un dévoreur de SF que j’étais !

      Vous avez construit un scénario plausible pour votre texte. Vous vous êtes bien sortis d’un récit à la première personne, en réussissant à y intégrer des descriptions et des informations. Le décor est bien planté, mais vous savez que moi, Onésime, je suis un éternel insatisfait. J’ai donc trouvé que malgré toutes ses qualités, votre texte manquait parfois un peu de clarté. Mais c’est dû je pense en partie à deux détails « techniques », dirais-je. D’abord un petit souci de concordance des temps. Vous oscillez parfois entre présent et passé, ce qui perturbe un peu le lecteur. Ensuite, tout simplement, faites des paragraphes, en sautant une ligne, pour « aérer » votre propos, pour aider le lecteur à structurer votre histoire.

      Mais ce que j’aime bien avec vous, c’est que j’apprends des trucs. La prochaine fois, vous m’expliquerez ce que veut dire le verbe « s’encoubler ». Le bourguignon que je suis ne connaît pas ce joli mot. En attendant, une photo de l’album de famille des Courbouillon. Le grand-père, soldat, et son régiment de Zouaves, Maroc 1920.

      A bientôt pour la quatrième activité. Bon ski.
      Votre ali.
      Onésime.

      * et désolé pour le début du texte, parti par erreur…

    • Bonjour les ami(e)s du Val de Travers !

      Holala ! Je ne sais pas ce qui s’est passé ? Encore un coup de cet ordinateur de malheur, à moins que, comme dans votre histoire, les robots n’aient pris le pourvoir et escamoté ma réponse ! Je me souviens avoir lu votre texte et répondu. Mais si j’ai oublié de me connecter avec mon mot de passe, tout est parti à la corbeille ! Ha je vous jure, c’e n’est pas beau de vieillir. En tout cas, je vous fais mes plus plates excuses, surtout que vous aviez envoyé votre texte dans les délais. J’imagine que vous avez dû me maudire, au Val de Travers. Je répondais à tout le monde et pas à vous ! Vite, je répare cet oubli…

      J’ai bien lu (et relu, du coup…) votre long texte. L’idée des robots est très bonne. Un peu de Science-Fiction ne peut pas faire de mal ! On sent bien dans votre texte le bouillonnement d’idées qui a eu lieu lors de sa création. La consigne est respectée et la fin vient naturellement se greffer sur votre texte.

      Bien sûr, je me souviens avoir pensé en lisant votre texte la première fois (et en le relisant maintenant…) que des détails pouvaient être améliorés . Vous connaissez mon caractère râleur et insatisfait !
      J’ai eu un peu de mal à me retrouver dans votre texte. Le fil de votre histoire est parfois difficile à suivre. C’est dû je pense en partie au fait que vous travaillez à plusieurs et que vous essayez de faire en sorte que chacun retrouve un peu de ses idées. Ecrire, c’est parfois faire des choix difficiles.

      Pour plus de clarté, vous auriez gagné aussi à faire des paragraphes. Aérer le texte permet de lui donner une meilleure « lisibilité ».

      Et enfin, vous avez de temps en temps pris des libertés avec la conjugaison, et vous n’avez pas toujours respecté la concordance des temps. Ça, c’est de la technique, vous avez encore le temps d’apprendre à bien la maîtriser. Je vous fais confiance !

      En conclusion, votre texte a surtout pour moi un grand intérêt, c’est de refléter un gros travail et un investissement de toute la classe. Même si c’est parfois au détriment de l’histoire. mais ça, je m’en fiche un peu. En lisant, je vous ai senti tous derrière les mots, et ça, dans un atelier d’écriture, c’est aussi très important. Mon conseil de pro pour la prochaine activité : vérifier que le lecteur ne se perd pas dans les détails…

      A bientôt. Et cette fois, j’espère que je ne vous oublierai pas ! En attendant, votre image bien méritée : une carte postale envoyée à mes parents depuis la ville où j’allais au collège, puis au lycée.

      Amitiés.
      Onésime

  10. Bonjour Onésime Courbouillon !
    J’espère que vous n’avez pas trop de soucis avec la neige ! C’est de saison mais quand même … Elle ne nous a pas empêchés de venir à l’école … dommage !!
    Voilà notre texte ! Nous avons mis du temps car nous n’étions pas tous d’accord. Mais le voici quand même !

    Rien n’est impossible !

    Bonjour, je me présente : je m’appelle Jack et j’ai onze ans. J’ai les yeux verts et les cheveux bruns. Je suis né à Pyeonghang car mon père, Benjamin, y travaillait comme ingénieur en informatique. Mes deux premières années, je les ai passées là-bas. Moi, je n’ai aucun souvenir de cette période mais avec Caroline, ma maman, nous avons suivi, cette année, les Jeux Olympiques durant 17 jours à la télévision. Caroline n’a pas reconnu grand’chose mais ça lui a quand même plu. Et, en plus, les Suisses ont obtenu … 15 médailles ! !
    En rentrant à Genève, Benjamin a continué à travailler dans la même entreprise mais, au bout de quatre ans, celle-ci a fermé et mon père a été licencié. Cette période a été très difficile car mes parents venaient d’acheter une petite maison et, avec un seul salaire, c’était compliqué : plus de sorties, plus de vacances.
    Moi, je suis un passionné de sport. Foot le matin, foot à l’école, foot le soir !
    Dès que je finissais l’école, je restais dehors et je jouais avec tous mes copains. Comme ça, j’oubliais les soucis et l’ambiance triste à la maison.
    Cela a duré presqu’une année. Pour qu’on s’en sorte, maman faisait deux jobs et je la voyais peu car, durant la semaine, elle rentrait tard.
    Mais mon père a enfin retrouvé du travail et tout allait mieux. On a même pu changer de voiture car la nôtre était une vraie poubelle !
    Avec les copains, les parents, tout allait bien.
    Mais ce samedi-là fut un jour bien particulier. Caroline, ma maman, entra dans ma chambre, s’installa sur mon lit et me prit dans ses bras. J’adore quand elle fait ça ! Mais, au bout de quelques secondes, je me suis rendu compte que quelque chose n’allait pas.

    Alors, elle me dit :
    – Jack, je vais déménager pendant quelques temps. J’ai perdu mon emploi
    et il faut que je trouve un autre emploi. J’ai plusieurs propositions mais ce
    n’est pas à Genève. Je dois donc partir. Si tout va bien, dans quelques
    mois, vous pourrez me rejoindre si papa est d’accord de changer à
    nouveau de travail !
    J’étais tellement choqué que je n’ai rien pu répondre.
    Quand ma maman est sortie de la chambre, je me suis mis à pleurer. Je ne voulais pas qu’elle parte, j’avais trop besoin d’elle ! C’est vrai, à onze ans, on a moins besoin d’affection … mais pas moi.
    Durant la nuit, j’ai réfléchi, réfléchi et je n’ai rien dormi. Mais, le matin, je savais une chose : je devais TOUT faire pour l’aider ! Je devais trouver de l’argent.
    J’en ai parlé à mes copains et nous avons fait une vente de jouets (des legos, des jeux de société, des voitures télécommandées …) mais ça n’a pas rapporté beaucoup. Maintenant, les enfants préfèrent les jeux vidéo !
    Alors, avec mon équipe de foot, nous avons bradé des maillots, des ballons et même un super ballon avec la signature de Ronaldo !
    Quand je lui ai donné l’argent récolté, les yeux de ma maman brillaient de fierté mais elle était quand même très triste.
    Nos voisins, nos amis, les parents de certains de mes copains avaient même organisé un repas canadien mais ce n’était pas la solution. On était tous ensemble mais c’était tout.
    J’ai donc parlé du problème avec Benjamin, mon papa. Et il a posté une recherche d’emploi sur internet. Il a aussi imprimé des affichettes qu’on a collées dans les magasins.
    On a attendu, attendu. Aucun téléphone, aucune réponse. Et cela a duré des jours et des jours. Le moment du départ approchait. Caroline, ma maman chérie avait déjà fait ses valises. Moi, j’avais trouvé un petit job : je promenais les chiens de mes voisins. Je gardais un tout petit peu de sous pour m’acheter quelques bonbons et, le reste, je le donnais à mes parents.
    Ce jour-là, en allant au magasin de friandises, j’ai entendu le propriétaire qui parlait à un client :
    – Je viens de voir mon médecin. Ma santé n’est pas au top et je devrais
    m’arrêter de travailler. Hélas, je ne connais personne qui pourrait me
    remplacer, prendre mon magasin en gérance.
    Alors, soudain, sans réfléchir, je lui ai dit :
    – Moi, je connais la personne idéale : Caroline, ma maman. Elle est souriante,
    gaie et elle aime beaucoup le contact avec les autres. En plus, elle est libre
    tout de suite !
    Le propriétaire a souri et il m’a donné rendez-vous à la fermeture. Ensemble, nous sommes allés à la maison pour qu’il puisse faire la connaissance de mes parents et qu’il puisse parler avec eux.
    Maman était enthousiaste ! Elle avait déjà plein d’idées pour rendre le magasin encore plus attrayant et papa, sur son portable, dessinait un nouvel aménagement des comptoirs. Pendant que les trois discutaient, maman se mettait à dessiner de nouvelles friandises originales et pleines de couleurs.
    Quelle chance si ça réussissait ! Je pourrais avoir des bonbons … gratuitement !
    Au sourire de propriétaire, je me rendais compte que ça pourrait bien fonctionner entre eux. Il proposait même, au début, de l’aider pour les différentes démarches. Et, les premiers mois, il serait encore présent dans le magasin.
    Je me suis éclipsé dans ma chambre pour les laisser discuter entre adultes et, sur mon lit, j’ai pensé :
    – Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé.
    Puis je suis redescendu au salon la serrer très fort dans bras. Mon plan avait réussi ! J’étais certain maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps …

    La classe de Florence Vauthey 5P
    Ecole Robert-Hainard Bernex

    • Bonjour, ami(e)s de Bernex,

      Ici, finie la neige, mais j’en avais assez de geler dans ce manoir immense et désert. Le soleil est revenu aujourd’hui. Je pourrais me promener, mais j’ai plein de textes à lire, maintenant ! C’est pas de chance ! Mais comme j’ai promis que je m’occuperais de vous, je m’y colle.

      L’idée de relier une fiction à l’actualité est bonne et permet d’ancrer l’histoire dans la réalité et ainsi d’amener le lecteur à la croire. Au passage, je vous signale que la France a obtenu le même nombre de médailles que la Suisse, bien que vous en ayez plus en argent que nous.

      Ce que j’ai aimé dans votre texte, ce sont les efforts de Jack pour aider sa maman, ses parents. Et sa façon de ne pas renoncer quand cela ne marche pas. Vous avez respecté la consigne, votre texte est agréable à lire. C’est un bon point… Mais vous me connaissez, il faut que je râle. Alors une chose : pensez à aérer votre texte en créant des paragraphe, il sera plus agréable à lire et mieux structuré. Et chercher à créer des paragraphes est une façon de relire et de voir si le texte « fonctionne » bien.
      En tout cas, c’est du bon boulot sérieux, j’aime ça !

      Reposez-vous bien jusqu’à la prochaine activité. Et en cadeau, tiré de l’album de famille des Courbouillon, me voici tel que j’étais avant de devenir un vieux grincheux !

      Amitiés.
      Onésime

  11. Gaby et ses crevettes

    Salut, je m’appelle Gaby et j’ai 14 ans. J’habite avec ma maman à Miami dans une villa au bord de l’océan, avec une magnifique vue sur le balcon du voisin.
    Il y a quelques semaines, ma mère a rencontré un homme : Bertrand ou plutôt, le Méchant Bertrand ! Je vais t’expliquer comment j’ai failli déménager en France et avoir un nouveau papa et surtout comment j’ai réussi à éviter tout cela.

    Tout a commencé le jour de l’anniversaire de ma mère. Je l’ai invitée à manger dans un restaurant français renommé de Miami. J’avais dû économiser pendant des semaines pour lui offrir ce cadeau. La soirée se déroulait parfaitement jusqu’à ce que je remarque que le serveur ressemblait étrangement à notre voisin (le fameux Bertrand que ma mère adorait regarder depuis le balcon). D’ailleurs, je pense que ma maman l’a remarqué aussi, puisqu’elle ne s’intéressait plus trop à moi depuis quelques instants.
    Une fois le service de Bertrand terminé, ma maman l’a invité à notre table. Il nous a raconté la fois où il a failli s’étouffer avec une crevette lors d’un apéritif chic car il était allergique. Ce Bertrand venait tout gâcher avec son histoire débile.
    Ensuite il a donné son numéro à ma mère et m’a tiré la langue. J’ai dit que j’avais envie de vomir pour vite partir d’ici.
    Mais depuis ce jour ils ne faisaient que de s’appeler et de passer des soirées ensembles. Quand il embrassait ma mère il me narguait. Et il se moquait de moi dès qu’elle avait le dos tourné.
    Après quelques semaines, j’ai surpris une conversation entre eux. Bertrand proposait à ma mère de déménager en France avec lui et, je ne sais pas ce qui lui a pris elle a accepté, elle qui adorait le soleil de Miami.
    A ce moment-là j’ai commencé à vraiment détester Bertrand. Il me fallait un plan en sachant que d’ici deux mois je devrai déménager.
    J’ai eu une idée lumineuse! J’ai préparé de la poudre de crevettes que j’ai ajouté au sel et au sucre. Car Bertrand mangeait vraiment trop sucré et trop salé.
    Depuis ce jour, il était tout le temps malade et avait plein de boutons. Ma maman le trouvait de plus en plus laid. De plus, il se plaignait tout le temps ce qui agaçait m’man. Et moi, je trouvais ça trop drôle.
    La cerise sur le gâteau c’est quand je me suis introduit chez lui pour saupoudrer de la poudre de crevette sur les poignées et sur le chat (qui a adoré ça!).
    C’est allé de mal en pis entre ma mère et Bertrand. Il a dû aller à l’hôpital et a finalement quitté Miami sans laisser de trace.
    Nous avons adopté le chat de Bertrand, je l’ai rebaptisé Crevette.

    Mon prof de maths a emménagé dans l’appartement d’à côté. Maman le trouve séduisant.
    Et j’ai pensé « Prends ton temps maman, je ne suis pas pressé. »
    Je l’ai serré fort dans mes bras. Mon plan avait réussi ! J’étais certain maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bout de temps.

    • Bonjour, les jeunes d’Avry,

      Je vois que vous avez adopté une façon respectueuse de vous adresser à moi. On m’appelle MONSIEUR et on me vouvoie, j’aime ça. Mais vous m’avez l’air d’une bande de petits rigolos quand vous ajoutez : « On a bien pris soin de TE vouvoyer ». Vous ne seriez pas en train de vous moquer de ma binette, par hasard ? Méfiez-vous, je vous ai à l’œil !

      Pour en revenir à votre texte, d’abord, très bon titre. « Gaby et ses crevettes », on a envie aussitôt de voir de quoi il retourne ! Bonne idée aussi que ce garçon qui voit avec angoisse arriver dans son environnement un possible futur beau-père. Les personnages sont cohérents et bien décrits. On a de l’empathie pour le héros. (cherchez empathie dans le dico…).
      Cette idée d’allergie aux crevettes est excellente et m’a bien fait rire. D’ailleurs, vous utilisez l’humour pour ridiculiser Bertrand… J’aime bien l’humour !

      Je valide donc votre texte comme un produit de qualité méritant le label  » Du beau, du bon, du Courbouillon ! »
      Mais vous me connaissez, je vais chipoter ! Et vous reprocher de ne pas avoir aéré votre texte par des paragraphes afin de le rendre plus agréable à lire. Vous dire aussi que vous auriez pu exploiter encore mieux l’allergie de Bertrand avec d’autres péripétie amusantes.
      Ce paragraphe vous était offert par le côté obscur d’Onésime Courbouillon ! Hahaha !

      En attendant l’activité suivante, votre image de l’album familial. Le jeune Courbouillon Onésime en vacances à Binic, Bretagne. La première ou le premier qui rigole, je lui vole dans les plumes !

      A bientôt.
      Onésime

  12. Bonjour MONSIEUR Courbouillon,
    On espère que VOUS allez bien. En tout cas, nous ça va. Nous avons pris beaucoup de plaisir et de temps pour écrire cette nouvelle en espérant qu’elle va VOUS plaire.
    Ici à Avry (en Suisse) il y a beaucoup de neige! On vous envoie une photo bientôt!

    Bon week-end!

    La classe de 8H d’Avry

    ps: On a pris bien soin de te vouvoyer…

    • J’ai bien noté vos efforts pour me vouvoyer. Je comprends bien que ce n’est pas trop votre truc ! Alors, à partir de l’activité 4, vous avez l’autorisation exceptionnelle de me tutoyer. Je suis trop gentil, je sais, ne me remerciez pas…
      Onésime

  13. Le grand changement

    Il y a quelques années, Maurice et sa mère étaient à la rue, car la mère avait perdu son travail. Leur vie était difficile, mais un jour tout bascula.
    Un couple de milliardaires voyant cette petite famille pas bien, en panique et qui avait l’air de ne pas avoir suffisamment à manger, décidèrent de leur donner assez d’argent pour avoir une vie aisée. Ils allèrent vers eux et leur dirent :
    -Bonjour, nous avons eu de la peine en vous voyant. Nous avons décidé de vous aider en vous donnant assez d’argent pour vous acheter ce dont vous avez besoin !
    – Comment vous remerciez ? Merci infiniment ! Tenez ma casquette comme souvenir ! dit le petit Maurice
    Quelques mois plus tard, la mère avait retrouvé un travail et gagnait assez d’argent pour être pratiquement riche.
    Un soir, la mère annonça à son fils qu’ils allaient déménager à l’autre bout du monde, pour prendre un nouveau départ. Maurice n’avait pas envie de partir car il s’était fait beaucoup d’amis. Il se dit :
    – Si je pars, je vais perdre tous mes amis. Je vais tout faire pour ne pas partir !
    Il part en ville rejoindre ces amis pour leur expliquer la situation. Ils trouvèrent tous ensemble un moyen de l’empêcher. Maurice emmena sa maman dans un magasin d’habits de luxe pour qu’elle se trouve de nouveaux vêtements, il alla avec elle dans un magnifique cinéma de la ville et il l’emmène voir une galerie d’art dont à l’intérieur les peintures les plus rares, puis ils sont allés dans un restaurant où il y a des pâtisseries typiques du pays.
    A la fin de la journée, à l’heure du diner, la mère dit :
    – Mon fils, j’ai changé d’avis. Je ne veux plus partir de cette magnifique ville. Je suis désolé ! J’espère que tu n’es pas déçu…
    Maurice se dit :
    J’ai pensé : « Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Je l’ai serrée fort dans mes bras. Mon plan avait réussi ! J’étais certain maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps…

    • Bonjour, élèves du Valais,

      Je constate avec plaisir que ça travaille sérieusement du côté de Sion ! Moi qui pensais qu’on utilisait encore le porte-plume dans les écoles, comme quand j’étais gosse ! Vous utilisez un tableau interactif, c’est bien ça ? C’est fou comme on croit que les choses ne bougent pas alors qu’elles nous dépassent ! C’est sans doute ça, être vieux ? Mais bon, vous n’êtes pas là pour écouter les divagations d’un vieux bonhomme, mais pour apprendre à être écrivains, nom de nom ! Alors au boulot !

      J’ai lu votre texte et voici ce que j’en pense : Il est très bien rédigé, agréable à lire, mais je trouve que vos héros traversent un peu votre histoire sans que le lecteur ait l’impression qu’ils existent vraiment. Ils sont à la rue…Les milliardaires leur donnent des sous… La mère retrouve du travail… Elle veut partir…Le fils lui offre plein de trucs pour qu’elle reste… Excusez-moi mais je ne me suis pas senti concerné par l’histoire de cette mère et de son fils. Ce n’est pas un reproche, juste une constatation. Peut-être aussi que ça vient de moi. J’aurais préféré qu’ils s’en sortent de façon plus originale. Sans l’aide de milliardaires, à la sueur de leur front…

      Vous avez eu une très bonne idée à la fin : faire prendre conscience à la maman de tous les avantages qu’elle a à rester. Mais vous auriez pu creuser l’idée que pour un nouveau départ, on emporte souvent avec soi dans ses bagages une bonne partie de ses problèmes et de ses soucis. Je pense que vous aviez là une bonne piste pour que votre lecteur se sente plus proche des héros.
      Et puis la casquette que le garçon offre en remerciement, ça m’a intrigué, mais vous n’en avez plus parlé. Il y avait peut-être un truc à jouer avec ça.

      Vous remarquerez que je deviens de plus en plus exigeant. C’est parce que vous faites des progrès et que j’en veux toujours plus. Mon conseil de pro pour la prochaine activité : faire en sorte que le lecteur s’identifie plus au(x) héros de votre histoire.

      En tout cas, vous avez produit là un travail sérieux qui mérite sa petite image. l’album de famille des Courbouillon s’ouvre pour vous à la page « Onésime en vacances »…

      A bientôt.
      Onésime

  14. Bonjour Onésime,

    Voici notre texte. Comme d’habitude, nous avons pris beaucoup de plaisir à l’écrire et nous sommes impatients de connaître notre prochaine mission…

    Bonne lecture!

    P.S : passe le bonjour à Didier

    Surprise, surprise

    Cher Journal,

    Actuellement, ma mère et moi sommes à Miami pour les vacances de Pâques. Quand nous retournerons en France, toute la famille sera là pour l’anniversaire surprise de ma maman ; mon père ne s’ennuie pas car il fait les préparatifs de la fête. Je dois donc faire en sorte que ma mère ne découvre rien. C’est pour cela que j’ai prévu beaucoup d’activités pour nos deux dernières journées.

    Lundi le 5 avril 2017

    Aujourd’hui, c’est lundi. Nous sommes au cinéma pour voir « les Tuches 3 ». Ma mère a reçu un message… NON !!!! C’est mon père : il s’est trompé ! C’était à moi qu’il devait l’envoyer… J’attrape le téléphone de ma mère qui est allée chercher des pop-corn et vite fait bien fait, je supprime le message. Ouf, ma mère ne se doute de rien ! Je peux me détendre et espérer que demain sera une meilleure journée !

    Mardi le 6 avril 2017

    Aujourd’hui c’est mardi. Ce soir, on repart pour Marseille à 16h30. On voyagera en bateau. Durant toute la journée, on a fait les boutiques. Pendant que ma mère essaie des habits dans un magasin, je reçois un message de mon père : « Nous avons besoin de plus de temps pour préparer la fête. Fais en sorte que le séjour dure plus longtemps. PS : gros bisou ».

    En lisant ce message, j’ai eu l’idée d’accompagner ma maman dans un Spa. Arrivées sur place, on lui fait un masque de beauté en lui ajoutant deux petits concombres sur les yeux, on lui met du vernis sur les ongles en lui faisant écouter une musique zen. Quelques minutes suffisent pour qu’elle s’endorme. J’ai attendu un moment pour être sûre qu’elle dormait profondément. Je pouvais alors avertir la famille que nous allions rater le bateau…

    Je vérifie les horaires des bateaux et le prochain départ est dans huit heures. J’avertis toute la famille en envoyant un message à papa : « J’ai fait en sorte que nous rations le bateau. Le prochain part à 23h30 et arrive dans 5 jours, à 17h00. J’espère que vous aurez suffisamment de temps pour tout finaliser. PS : je t’aime ».

    J’ai rejoint maman dans sa cabine, elle dormait toujours profondément alors j’ai pensé : « Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressée ». Je l’ai serrée fort dans mes bras. Mon plan avait réussi. J’étais certaine maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps…

    • Bonjour les Carougiens et les Carougiennes !

      Je passerai le bonjour à Didier de votre part, mais je ne l’ai pas vu depuis un moment. J’ai l’impression qu’il est en vacances alors que je me coltine tout le boulot !

      Vous me dites avoir pris du plaisir à écrire, c’est bien. Voilà déjà une chose qui est acquise : on peut écrire sans que cela soit une corvée ou un simple exercice.
      J’ai lu votre production. On se connaît assez maintenant pour que vous sachiez que je suis plutôt avare en compliments. N’attendez donc pas de moi un concert de louanges ! Ma grand-mère disait que je voyais plutôt « le verre à moité vide que le verre à moitié plein ». Je vous laisse réfléchir là-dessus… Mais je m’égare. Revenons à votre texte.

      Bonne idée que prolonger les vacances pour avoir le temps de préparer la surprise. Bonne idée aussi que de présenter le texte sous la forme d’un journal intime. Seulement voilà, je suis un peu resté sur ma faim, comme on dit. Je m’attendais à plus de rebondissements, de péripéties. Le message envoyé par erreur, c’était un bon début… Il aurait peut être fallu trouver d’autres façons de risquer de « vendre la mèche ». Vous auriez pu aussi faire en sorte qu’il y ait plusieurs tentatives ratées pour retarder le départ avant les rondelles de concombres et la musique zen qui endorment (c’est presque trop facile…). Il y avait là de bonnes pistes pour que le lecteur soit plus « captivé »… Peut-être un peu d’humour et de situations rigolotes auraient donné plus d’intérêt encore à votre histoire.

      Mon conseil de pro pour le prochain exercice : s’assurer que le lecteur sente que le ou les héros de votre histoire ont une vraie personnalité.

      En tout cas, je suis content de vous, car vous êtes de vrais héros de l’écriture !!! Pour vous remercier, une image descendue directement du grenier du manoir familial : des Courbouillon en vadrouille avec la voiture de papa (je suis déjà assis à l’arrière…)

      Amitiés.
      Onésime

  15. Bonjour Onésime,

    Voici l’histoire de notre classe d’Orvin. Est-ce à cause des photos anciennes ? Ou d’un film vu en automne avec la classe ? Nous sommes partis dans un texte « historique » pas très gai.

    Bonne lecture et meilleures salutations de Caroline, Daniel et leurs 24 élèves.
    Salutations à Didier aussi 🙂

    Rester ou partir ?

    Je m’appelle François, j’ai onze ans, les cheveux bruns, courts et frisés. Mes yeux sont bleu clair. Je porte de vieux habits troués et un béret bleu foncé. Mes copains me trouvent gentil, rigolo mais quand même sérieux. J’habite en Alsace, dans un pauvre petit village de vignerons.

    En ce matin du 17 juin 1940, avec ma maman, nous écoutons les nouvelles à la radio dans notre salon. Ils annoncent que, quand les soldats allemands ont terminé de fouiller les villages, ils brûlent les maisons.

    Les soldats vont venir fouiller nos maisons, dit maman. Il faut partir vite car les ennemis vont chercher partout, dans le clocher, la forge, le moulin, et même dans les greniers et les caves.

    Nous entendons des coups de feu et des tirs de canon dans les villages voisins. Maman, apeurée veut fuir. Maman est grande et en général elle est courageuse, mais là elle a vraiment peur. Elle a les cheveux bruns et bouclés. Elle porte une robe longue avec des petites fleurs dessus. Elle a mis, comme souvent, ses boucles d’oreille en forme de fruits. Elle sent la cerise, et moi j’adore cette odeur.

    Viens vite François, on doit partir, va faire ta valise !
    Non, je ne veux pas partir d’ici !
    Mais les soldats arrivent ils nous faut partir. Comme ton papa était dans la résistance et qu’il s’est fait arrêter, si nous restons, ils vont nous arrêter aussi.
    Non, moi j’aime notre village, j’aime vivre ici je ne veux pas partir.
    Ils vont nous trouver si on reste ! s’exclame maman.
    J’ai un plan ! On va se cacher dans la cave et avec un petit peu de chance ils ne nous trouveront pas.

    J’ai l’estomac noué, les larmes me montent aux yeux car j’ai peur d’être séparé de maman.

    Oui, mais ça serait mieux de partir François. Comment va-t’on faire pour trouver à manger ? dit maman inquiète.
    Mon plan c’est de remplir les tonneaux de nourriture pour quelques jours.
    D’accord, on va rassembler toute la nourriture que l’on trouve dans la maison et dans les maisons voisines et emmener tout cela dans les tonneaux vides de la cave.

    Comme j’ai vu que beaucoup de voisins se sont enfuis, je vais chercher dans leurs maisons s’ils ont laissé de la nourriture que je pourrais emmener. Je prends tout ce que l’on peut manger sans devoir le cuire, des légumes, des fruits, des biscuits, du chocolat, de la viande séchée, du pain et quelques bonbons pour le dessert. Maman, pendant ce temps, remplit des bidons d’eau.

    Nous descendons à la cave à vin. Comme les poteaux électriques ont été détruits par des bombardements, nous utilisons des lampes de poche. La cave est toute sombre et sent fort le vin. Elle est remplie de toiles d’araignées. Un rat nous passe devant. Maman crie très fort et le rat s’enfuit sous un tonneau de vin.

    Nous cherchons le plus grand tonneau vide pour nous y installer. Tout à coup, j’entends des bruits de pas, ce sont sûrement les soldats. Je suis mort de peur, en plus la cave est toute humide, je serre ma peluche contre moi et je regarde nos coussins, nos couvertures, nos livres ainsi que toute notre nourriture et les habits de rechange que nous pris avec nous.

    Comme nous avons bien travaillé et qu’il est tard, essayons de dormir, et surtout de ne pas faire de bruit, dit maman.

    Maman est fière de moi car elle dit que je suis très intelligent même si je suis petit. Maman me dit qu’elle va nous installer le plus confortablement possible.

    J’ai pensé : « Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Je l’ai serrée fort dans mes bras. Mon plan avait réussi ! J’étais certain maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps…

    • Bonjour les élèves d’Orvin,

      Je suis bien content de lire votre texte, même s’il n’est pas gai. Je suis vieux, certes, mais je n’étais pas né en 1940. Didier Dufresne non plus et pourtant, il a écrit un livre qui s’appelle « La guerre sur le porte-bagages », qui se passe cette année là.
      Mes grand-parents et mes parents ont connu cette époque. J’ai moi-même lu beaucoup de livres sur ce sujet qui me passionne, ça tombe bien !

      Je vois que vous vous êtes documentés, que vous avez travaillé collectivement (on le sent dans les descriptions…) et vous avez produit un très bon texte qui m’a beaucoup intéressé. C’est parfait… Mais vous me connaissez, je ne peux pas m’empêcher de couper les cheveux en quatre, de chercher la petite bête, de chipoter. C’est plus fort que moi, il faut que je râle. Alors ne m’en voulez pas, ce sont des détails et c’est pour votre bien !

      Il y a deux petites choses qui m’ont gênées dans votre texte :

      D’abord, j’ai eu du mal à me représenter certaines scènes, et comment les héros allaient se cacher dans un tonneau avec tout leur matériel. Il aurait peut-être fallu réfléchir à une cachette plus sûre (les soldats vont tout de suite dans les caves voir ce qu’il y a dans les tonneaux !!!)

      Ensuite, j’aurais aimé qu’on tremble un peu avec les héros; qu’on entende les soldats arriver, qu’ils ne les trouvent pas mais qu’on ait peur pour eux. Et qu’on se sente soulagés quand les soldats s’en vont… Du suspense, quoi.

      Mon conseil de pro pour la prochaine activité : tenir le lecteur en haleine !

      En tout cas, je ne regrette pas du tout d’avoir lu votre texte qui m’a beaucoup intéressé. Et puisqu’il parlait de guerre, j’ai trouvé pour vous dans l’album de famille des Courbouillon cette photo d’un régiment avant qu’il parte pour la guerre d’Algérie. J’avais un an à peine… Mon père est au deuxième rang, le cinquième en partant de la gauche.

      A bientôt pour la quatrième activité.
      Amitiés.
      Onésime

  16. Bonjour Onésime et Didier,

    C’est sous une pluie glacée et verglaçante que nous t’envoyons notre texte.
    Comme à chaque fois, l’activité qu’Onésime nous a concoctée nous a donné beaucoup de plaisir…

    Bonne lecture à vous deux,
    Bizzz

    Les châtelains et châtelaines de Braine (le château!)
    File: Onsime3.pdf

  17. Bonjour,

    Voici notre texte! Sans retouche particulière ou aide de la maîtresse. Un vrai pur produit d’élèves de 9 ans. Ils se réjouissent d’ailleurs de connaître votre avis.

    La classe 6H du Pâquier

    Chez Bélinda

    Cédric vivait seul avec sa maman. Un beau jour, ils se rendirent tous les deux au magasin acheter quelques habits. Le garçon vit tout à coup Bélinda, la fille de son école dont il était amoureux et il se dit : « Ah lala, c’est la fille de ma vie ! Elle est trop belle ! »
    La fille vint vers Cédric et lui demanda : « On s’invite mercredi ? » Cédric demanda à sa maman la permission ; elle lui répondit : « Oui, tu peux y aller, mais sache que je viendrai te chercher à 16h ! »
    Le lendemain donc, ils jouèrent à cache-cache ensemble dans le jardin de Bélinda. Malheureusement, la maman de Cédric arriva bien plus vite qu’il ne l’espérait !
    Mais le garçon avait un plan ; il y avait déjà réfléchi à la maison chez lui. Cédric et Bélinda continuèrent à jouer dehors tandis que les mamans discutaient autour d’un café à l’intérieur.
    Quelques minutes plus tard, la maman de Cédric l’appela et lui dit : « On y va ! » Arrivés à la voiture, ils virent que le pneu était dégonflé… Cédric dit, le sourire au coin des lèvres : « Oh mais non ; mais quel malotru aurait bien pu faire ça ? » Et il demanda s’il pouvait rester encore un peu avec Bélinda. Sa maman, obligée de réparer le pneu ne put que lui répondre oui.
    J’ai pensé : « Prends ton temps maman, je ne suis pas pressé. » Je l’ai serré fort dans mes bras. Mon plan avait réussi ! J’étais certain maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps…

    • Bonjour les petits Pâquiers et les petites Pâquières !

      Alors, on travaille seuls ? On se débarrasse de la maîtresse ?
      Ces enfants veulent être autonomes, c’est formidable ! diraient certains. Moi, Onésime, je pense : ces petits galapiats n’en font qu’à leur tête !
      Tout est une histoire de point de vue !

      Alors voyons voir ce qu’ils ont fait, ces petits garnements autonomes. A première vue, c’est bien écrit, sans fautes d’orthographe et avec une grammaire maîtrisée. Dis-donc, la maîtresse, tu es certaine de n’avoir pas aidé du tout, du tout ! Tu le jures, hein !
      Donc, admettons qu’ils aient écrit sans faute tout seuls, ces petits galopins. Lisons attentivement, maintenant…

      La consigne est respectée, le texte clair et facile à comprendre, il y a un début, un milieu, une fin. Et cette fin est plausible. Je dois dire qu’ils ne s’en sortent pas mal, ces petits vauriens !

      Mais ce serait mal me connaître que d’attendre de moi une pluie de compliments. Maintenant, je livre mon ressenti de lecteur. Et là, le temps se gâte un peu, mes petits sacripants autonomes ! Car si votre texte est très bon sur la forme, je dois vous avouer qu’il ne m’a pas captivé sur le fond. J’ai trouvé votre intrigue un peu anecdotique. J’aurais aimé me passionner pour l’ingéniosité du héros et je suis un peu déçu de cette fin qui, si j’ose dire, se dégonfle un peu.

      Voilà ce que je peux vous dire et c’est pour vous faire progresser. Cela n’ôte rien à votre travail et vous avez fait pour le mieux, bande de petits gredins ! La prochaine activité, voici mon conseil de pro : essayer de captiver et d’étonner le lecteur.

      Bravo en tout cas pour ce travail collectif sans maîtresse, je sais que c’est une tâche loin d’être simple. En récompense, une photo de petits chenapans comme vous, tout droit sortie de l’album de famille des Courbouillon. Ma mère, à gauche, en 1936, avec son frère et sa sœur.

      Amitiés et à bientôt pour la quatrième activité, avec ou sans l’aide de la maîtresse !
      Onésime

  18. Avec un peu de retard (toutes nos excuses, c’est la faute à la maîtresse !!!), voici notre production pour cette 3ème étape. Nous avons eu beaucoup de plaisir et tout plein d’idées aussi fantaisistes les unes que les autres et c’était bien compliqué de faire un choix !

    Le déménagement.
    Je m’appelle Jacqueline, j’ai 53 ans et je vais vous raconter un plan diabolique de mon enfance …
    Je venais de fêter mon 10ème anniversaire quand cette aventure a commencé. Par un beau jour de printemps, je jouais tranquillement dans ma chambre. Soudain, j’ai entendu : « Toc, toc, toc ! » et la porte s’est ouverte. Mes parents sont entrés et m’ont annoncé : « Ma fille, on va déménager. Cet après-midi, nous allons te montrer la nouvelle maison. »
    Quel choc ! Deux heures plus tard, nous étions tous les trois dans la voiture. Papa s’est parqué devant une grande maison. Mon Dieu ! Qu’elle était moche ! Maman est sortie de la voiture et m’a dit : « Viens donc visiter, elle ne va pas te manger ! » Je suis allée voir ma chambre et là aussi j’ai été très déçue : plein de toiles d’araignées, les murs d’une couleur bizarre … Maman m’a crié depuis la cuisine : « Qu’en penses-tu ? Quelques retouches et ça sera parfait ! »
    Et c’est là que je me suis décidée. Ça tournait dans ma tête : « Impossible de déménager, surtout pas dans cette horrible ruine ! Il me faut un plan… » Après un moment de réflexion, l’idée m’est venue : « Je sais ! Je vais appeler l’agence avec le téléphone de maman et remettre cette sale baraque en vente. Mais d’abord, il faut qu’on rentre … »
    – Maman, papa, on peut rentrer chez nous ? Je commence à avoir faim.
    – Ok mon poussin, on y va .
    Après le repas, maman est partie faire des courses et j’ai profité : son natel était resté sur la table. J’ai appelé l’agence en prenant une voix d’adulte : « Bonjour Monsieur, ici Madame Ansermoz. Nous avions convenu qu’on allait vous acheter la maison qu’on a visitée, mais malheureusement nous n’avons pas assez d’argent et nous devons renoncer. »
    – Quel dommage pour vous, c’était une bonne occasion ! Mais c’est ok pour nous, il y avait justement une autre famille qui voulait l’acheter. Je les rappelle tout de suite.
    Quelques jours plus tard, en rentrant de l’école, j’ai trouvé maman toute pensive assise sur le canapé du salon. Elle m’a pris les deux mains, m’a regardée dans les yeux et m’a dit tristement : «  Ma chérie, j’espère que tu ne seras pas trop déçue : la maison qu’on a visitée a été finalement achetée par une autre famille. Il y a eu un malentendu avec l’agence… Nous devons recommencer à chercher et ça prendra sûrement longtemps avant qu’on ne trouve une nouvelle maison qui nous convienne. »
    J’ai pensé : «  Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Je l’ai serrée fort dans mes bras. Mon plan avait réussi ! J’étais certain maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps…
    FIN
    Et voilà, nous espérons que ça conviendra à Onésime !

    • Bonjour les déménageuses et les déménageurs de Corcelles-près-Payerne,

      Alors, on est en retard et on essaie de coller ça sur le dos de la maîtresse ! C’est pas joli-joli… Vous échappez de justesse à une punition (méritée !) car je suis d’une exceptionnelle bonne humeur ce soir. mais ne recommencez JAMAIS ça ! Compris ? Bon, il faut que je me calme.

      J’ai lu votre texte. Raconter un souvenir d’enfance est une bonne idée mais il y a quelques contraintes. Votre personnage à 53 ans, donc avait 10 ans il y a… 43 ans ! Et il y a 43 ans, pas de « NATEL » (précision : si on n’est pas Suisse, ou si on n’a jamais participé à la tournée de la Bataille des Livres, on ne sait pas ce que c’est qu’un Natel !) Et il y a 43 ans, on ne se servait pas du téléphone comme aujourd’hui… Les enfants ne téléphonaient que rarement seuls.

      En revanche, ce détail mis à part, votre idée est bonne et votre texte bien mené. J’ai tendance à regretter un peu que ce soit presque trop facile pour Jacqueline de régler le problème.
      Mais votre fin, à partir de « Quelques jours plus tard, en rentrant de l’école… » est PARFAITE (un mot que j’utilise rarement !).

      Mon conseil de pro pour la prochaine activité : ne pas résoudre les situations trop facilement.

      Pour vous récompenser de ce bon travail, une photo retrouvée dans l’album familial des Courbouillon. Ma mère… Là, elle a à peine 20 ans…

      Amitiés et à bientôt.
      Onésime

  19. Oups ! En plus j’oublie de noter le nom de la classe !
    C’est les 5P42 de Corcelles-près-Payerne qui ont écrit le texte « Le déménagement ».
    Salutations à tous ,
    Isabelle Giauque

  20. Bonjour les Châtelins et les Châtelaines,

    Dites-donc, c’est un roman policier que vous m’avez écrit là. Un thriller ! Mais c’est que ça me fait peur, moi, ces histoires là ! Si je dors mal pendant quelques jours, ce sera de votre faute !
    Non, sans blagues, j’adore lire des romans policiers. Les intrigues sont souvent cruelles, les histoires sanglantes ou violentes. Le lecteur aime souvent frémir, surtout quand il est bien en sécurité dans son canapé !

    Dans le cas de votre histoire, ce qui m’a épouvanté, c’est qu’un enfant puisse avoir cette idée. Car enfin, faire accuser quelqu’un en accumulant de fausse preuves, c’est horrible, non ?
    Quoi qu’il en soit, votre texte a le mérite d’attirer l’attention du lecteur sur de vrais phénomènes de société : la violence des images à la télévision ou sur Internet, et comment elles peuvent influencer un jeune public. Le fait de discuter entre vous pour écrire le texte a dû vous faire réfléchir à ce problème.

    On ne va pas discuter sur le contenu, le sujet est trop vaste. Sachez que pour ma part (et ça n’engage que moi…) si j’avais eu à écrire votre histoire, j’aurai sans doute mis dans la tête du « héros » un sentiment de culpabilité qui l’aurait amené à se dire : « Non ! Je ne peux pas faire ça ! »

    Sinon, en ce qui concerne la forme, votre texte est très bien écrit, il respecte la consigne et la fin est naturellement bien amenée. Un bon point pour vous. Après, on peut dire ce qu’on veut sur le fond
    votre histoire, ce n’est pas à moi de juger….

    Je compte sur vous pour me gratifier d’un texte beaucoup plus gai et optimiste la prochaine fois. En attendant, voici, tirée de l’album familial des Courbouillon, non pas la photo d’une bande de dangereux gangsters, mais celle de mes grands-parents en 1956 !

    Amitiés.
    Onésime

  21. Bonjour,

    Notre école a été attaquée par de vilains virus, dont la grippe ! Résultats : plusieurs professeurs hors service ! On est en pleine épidémie chez nous ! Et notre pays étant en pleine pénurie de profs, notre classe a été répartie partiellement dans les autres classes. Mais, c’est sans compter l’énergie de nos petits écrivains ! 2 courageuses élèves : Clémence (5e) et Chloé (4e) ont pris en charge l’atelier d’écriture en toute autonomie ! Leur texte est brut, sorti tout droit de leur imagination et n’a rencontré aucune correction de prof (évidemment, ils sont malades). Bien entendu, dès le retour en classe, nous poursuivrons le travail en équipe complète pour explorer au maximum le potentiel de cet atelier.
    Voici donc leur travail :
    Lundi 4 mars :
    Bonjour, je m’appelle Félix Liégeois, j’ai 10 ans et bientôt 11. Je suis atteint d’une maladie grave qui demande des traitements lourds chaque jour. J’habite la Croix d’Al Faux au numéro 33. C’est bien, car c’est à côté de l’hôpital. C’est plus facile pour moi. Comme tous les matins, maman m’a préparé une délicieuse omelette au lard. Une fois engloutie, j’ai attrapé mon cartable et j’ai filé vers la cabane du terrain vague pour retrouver mes amis Rémy, Léopold et Lucas. Nous avons l’habitude de partir ensemble vers le Petit Collège.
    Comme tous les lundis, Mme Jourquin et Mme Mont nous ont donné un exercice d’écriture.
    À la fin de la journée, j’ai retrouvé mes amis au terrain vague et nous avons entamé une partie de foot. Moi, je suis toujours gardien de but, car je ne peux plus courir longtemps.

    Mardi 5 mars :
    Ce matin, maman m’a souhaité un joyeux anniversaire. Elle m’a préparé de délicieuses crêpes au Nutella : je raffole de cela ! Mais voilà qu’elle m’a annoncé aussi que nous allions déménager à New York. Vous pensez bien, au début, j’étais content : New York, les États-Unis, le rêve américain ! Mais très vite, je me suis rendu compte que je ne verrais plus mes amis. Et cela m’a attristé, vous pensez bien ! Maman n’a pas osé me dire qu’elle avait perdu son travail, mais que son patron lui avait trouvé une place dans sa filiale américaine. Ce déménagement était forcé si nous ne voulions pas avoir trop d’ennuis financiers. Mes traitements coutent très cher et c’est difficile pour maman de trouver l’argent nécessaire pour me soigner. Alors, en sortant de l’école tout à l’heure, j’ai créé un plan avec mes copains pour pouvoir rester en Belgique. Vous voulez connaitre ce plan ? J’espère que cela va fonctionner !

    À la recherche d’idées :
    Tout d’abord, tout le monde a donné ses idées. Léopold a trouvé une formule mathématique pour empêcher l’avion de décoller. Lucas a proposé de crever les pneus avec des clous. Rémy voulait prendre les billets d’avion et les cacher dans un tiroir secret. Alors, j’ai dit à mes amis que j’allais réfléchir. Il me fallait un plan vraiment sérieux qui fonctionne rapidement ! Cette nuit-là, j’ai beaucoup réfléchi et je me suis réveillé très fatigué.

    Mercredi 6 mars :
    Ce matin, j’ai mangé à toute vitesse mon petit déjeuner et j’ai couru au terrain vague. Il fallait que je raconte mon plan à mes amis. Ils étaient très attentifs pour suivre mes explications.
    Tout d’abord, j’irai chercher la fourche dans l’abri de jardin. Pendant que le patron de maman prendra son repas du soir, j’irai crever les pneus de sa voiture pour ne pas qu’il puisse partir à l’aéroport. À ce moment-là, Rémy devra sonner à la porte. Cela me permettra de me faufiler par la fenêtre arrière et ouvrir le robinet de la salle de bain afin de provoquer des inondations. Pendant ce temps-là, maman regardera le film que Léopold m’avait prêté sur New York et la guerre des clans. Il espérait ainsi lui montrer la violence existant aux États-Unis et le danger que cela montrait pour ma sécurité de petit garçon.

    Jeudi 7 mars :
    Mon plan a fonctionné ! Quand l’inondation a eu lieu, maman s’est précipitée chez son patron (c’est notre voisin) pour l’aider. Il lui a offert une bonne tasse de thé pour la remercier. Alors, elle s’est mise à pleurer en lui expliquant qu’elle était triste de devoir déménager et mettre ma santé en danger. Elle lui a raconté ma maladie, mes traitements quotidiens, mes merveilleux amis, etc. C’est alors que son patron, ému, a téléphoné à son cousin. Celui-ci cherchait justement une gouvernante dans sa grosse villa pour s’occuper de sa vieille mère handicapée. Elle pouvait avoir le poste et commencer dès la semaine prochaine ! Nous allions pouvoir rester en Belgique ! Et même si nous allions devoir déménager, ce n’était pas grave, car nous allions seulement à l’autre bout du village. Je pourrais toujours voir mes amis en faisant un détour un peu plus long.
    Maman m’a annoncé la nouvelle en rentrant à la maison. Elle était heureuse et souriait. Il nous fallait maintenant préparer nos caisses, mais je lui ai dit : « prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Je l’ai serrée très fort dans mes bras. Mon plan avait réussi ! J’étais certain maintenant qu’on ne partirait plus d’ici avant un bon bout de temps.

    Clémence et Chloé, au secours du Petit Collège de Godinne (Belgique) 😉

  22. Bonjour les grippés et les grippées belges,

    Alors comme ça on pense que le vieil Onésime va tomber dans le panneau ! La grippe ! Est-ce que j’ai la grippe, moi ? N’espérez pas que je vous croie sur parole, pas question ! Je veux un certificat médical sur mon bureau avant la fin de la semaine, sinon, c’est la punition collective ! Non mais des fois !

    Seront dispensées de cette horrible punition Clémence et Chloé, qui se sont coltiné tout le boulot. Vous leur devez « une fière chandelle », comme disent les plus de 50 ans (c’est hélas mon cas…) ! Elle s’en sont bien sorties, je trouve… Vous pouvez les remercier de ma part !

    Une bonne idée de départ, un texte clair et facile à lire, une orthographe maîtrisée et une consigne parfaitement appliquée. Bravo les filles ! C’est du beau boulot…

    Bien sûr, je ne m’appellerais pas Onésime le ronchon si je ne pouvais m’empêcher de trouver quelque chose à redire ! Je suis là pour ça. Alors ne le prenez pas mal, les filles, si je vous donne quelques conseils.
    Par exemple, j’aurais aimé que la maladie dont souffre le héros soit précisée et qu’elle soit plus au centre de votre histoire… Que les solutions trouvées pour empêcher ce voyage soient plus originales… Que le patron ne se laisse pas convaincre si facilement… Mais je sais, c’est plus difficile à dire qu’à faire !

    Quoi qu’il en soit, vous étiez en retard, mais pas les derniers ! Il me reste encore je crois 3 classes dont je suis sans nouvelles, et pour eux, ça va barder ! Vous, vous avez eu chaud aux oreilles et heureusement que Clémence et Chloé étaient là. Cette image que je vous sors de l’album de famille ds Courbouillon, ce sont surtout elles qui la méritent. C’est la classe de mon père vers 1960. Je devrais être sur la photo, mais ce jour-là, j’avais la grippe !

    A bientôt, et en bonne santé cette fois !
    Amitiés.
    Onésime

  23. Bonjour Monsieur Courbouillon!
    Mes élèves, les coquins, ont préféré partir en journées de ski d’abord et ensuite enchaîner avec une semaine de vacances plutôt que d’écrire le texte demandé dans les délais!! Du coup, pour les punir, je leur ai, à tous, fait écrire un texte à la maison. Bon je ne vous envoie quand même pas les 19 textes, on a un peu trié et on a voté pour les trois textes préférés de la classe (même si cela n’était pas encore parfait, mais la perfection c’est assez ennuyeux).

    Les voilà:

    1. La promenade.

    Un beau matin, à 10h00, maman voulait aller faire une promenade dans les bois. Mais moi, son fils (Timothée, 7ans) je ne voulais vraiment pas y aller car on ne rentrerais pas avant 18h00 et pour moi, c’était bien trop long! Alors j’ai pensé: « et si je faisais semblant d’être malade »… Je vais le faire!
    Quand ma mère entra dans ma chambre et me dit: « chouchou »? Je lui répondis: « Coucou maman, atchoum, atchoum, je crois que je suis un peu malade, ATCHOUM! Je pense qu’il faudrait que tu ailles faire la balade sans moi… » D’accord, lui répondit sa mère, mais j’en ai pour un moment, tu seras tout seul à la maison avec Bobbi, le chien.
    J’ai pensé:  » Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Je l’ai serrée fort dans mes bras. Mon plan avait réussi! J’étais certain maintenant que je pourrais rester ici un bon bout de temps… FIN, texte d’Olivia.

    2. Le plan fatal.

    Il était une fois un petit garçon qui s’appelait Tom, il avait 10 ans. Ses parents étaient séparés et il vivait avec sa maman. Elle voulait déménager dans une semaine pour aller vivre au Canada pour aller rejoindre sa famille. Tom ne voulait pas partir. Il décida de préparer un plan pour rester en Suisse.
    Sa maman avait utilisé toutes ses économies pour acheter les billets d’avion en direction du Canada. Tom vola les billets d’avion, les glissa dans sa poche, il fit un feu dans la cheminée et jeta les billets d’avion dans celle-ci. Le maman chercha les billets d’avion partout mais ils étaient introuvables. Elle était très triste car elle savait que sans eux, la famille ne pourrait plus partir. Elle se mit à les chercher partout dans la maison. Tom pensa: « Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Il la serra fort dans ses bras. Son plan avait réussi! Il était certain maintenant qu’ils ne partiraient pas d’ici avant un bon bout de temps… Fin, texte de Louane.

    3. La machine beautemps.

    Il était une fois un petit garçon et sa mère. Dans leur pays, il pleuvait tous les jours et sa mère détestait vraiment ça! Elle restait tout le temps à la maison et ne voulait même plus sortir. Donc un jour, elle dit à son fils:  » On va déménager au Maroc, car là-bas, au moins, il y a du soleil. » Son fils lui répondit: « Non, je ne veux pas partir au Maroc, les gens parlent arabe et moi je ne comprends rien! En plus, il paraît que si tu viens d’un autre pays, tout le monde te regarde bizarrement. » Sa mère lui dit: « Mais non, ne t’inquiète pas tu apprendras la langue et de toutes façons, c’est décidé. »
    Le garçon se mit à réfléchir à un plan car il ne voulait vraiment pas quitter son pays. « Je sais! Je vais fabriquer une machine qui fera revenir le soleil et je l’appellerai la machine beautemps! » Il prit une ancienne montre, une vieille bague enchantée, un petit miroir ainsi qu’une multitude d’outils. Il sortit dehors, avec sa machine, à midi pile pour que le miroir envoie parfaitement un rayon à travers la bague qui se refléta jusqu’aux nuages. Ce rayon magique les ferait fuir! Son plan avait fonctionné et sa mère sortit enfin de la maison pour s’installer sur une chaise de jardin pour profiter du soleil et lui dit: « je préparerai le repas plus tard, je vais rester là un moment ».
    Le garçon pensa: « Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Il la serra fort dans ses bras. Son plan avait réussi! Il était certain maintenant qu’ils ne partiraient pas d’ici avant un bon bout de temps… Fin, texte d’Eve.

    Classe 5FRC2 de Cortaillod!

    Pour se faire pardonner, une photo de nous, à la patinoire, on est vraiment trop mignons!

    • Bonjour les vacanciers de Cortaillod !

      Alors, on préfère la rigolade, le ski et les vacances aux formidables activités proposés par MOI, Onésime Courbouillon ! La maîtresse vous a puni et elle a eu parfaitement raison… Et je ne sais pas ce qui me retient de vous coller une punition supplémentaire. Du genre : copier 100 000 fois : »Je ferai mes exercices d’écriture plutôt que m’amuser ! » Mais bon… Oublions pour cette fois ! Gare à vous quand-même la prochaine fois !

      Bien, remettons-nous au travail avec ardeur maintenant… J’ai donc lu les trois textes que vous avez sélectionnés. Heureusement que vous ne me les avez pas tous envoyés !
      Bien sûr, ces textes sont moins « riches » que si vous aviez effectué un travail collectif, mais puis que vous passez votre temps à patiner et à skier…. La prochaine fois, plus de ski car plus de neige, alors vous aurez le temps de m’envoyer un seul texte collectif pour l’activité 4. Je compte sur vous !

      Le premier texte est correctement rédigé et la consigne est bien appliquée. Je trouve quand même que « l’intrigue » est un peu faible. Pas beaucoup d’enjeu, de suspense… Mais c’est ce qu’on peu attendre d’un travail individuel à votre âge. Je valide !

      Même remarque pour le second texte. Maisça m’a fait mal au cœur de voir brûler des billets d’avion pour le Canada ! C’est beau le Canada vous savez ! Je valide aussi !

      C’est le troisième texte qui m’a semble offrir la piste la plus intéressante. Il y avait de l’enjeu, la possibilité d’introduire un peu de fantastique avec la machine « Beautemps ». Mais la fin est un peu rapide et on ne sent pas l’idée de rester se former chez la maman. Je valide, mais je reste un peu sur ma faim de lecteur.

      Mon conseil de pro pour la prochaine activité : travailler votre texte pour que le lecteur soit tenu en haleine jusqu’au point final.

      Pour finir, je dirais un peu comme la maîtresse à propos de la perfection : « Le mieux est l’ennemi du bien ! »
      Mais n’oubliez pas que je vous ai à l’œil ! La prochaine fois, soyez à l’heure sinon je me fâche tout rouge ! Merci quand même pour votre photo de patineurs. Vous auriez mérité d’être sélectionnés pour les J.O. de Corée !
      Vous méritez aussi une image de l’album de famille des Courbouillon. Voici donc pour vous une carte postale de Binic, en Bretagne, où je passais mes vacances avec mes grands-parents.

      Amitiés.
      Onésime

  24. Plan B

    Salut, moi c’est Billé Carteur, j’ai 11 ans, j’adore lire et je déteste la neige. Voici mon histoire.

    Avec ma maman, nous vivons en Californie. Tout le monde adore la Californie. On peut aller à la plage, il fait toujours beau et chaud, et en plus j’ai un tas d’amis.

    En gros, tout allait bien jusqu’à présent. Mais le problème, c’est le copain de maman, Eunésime Courbillon. Il habite à la montagne et l’autre jour, je suis entré dans le bureau de ma maman et comme elle n’était pas là, j’ai guigné sur son ordinateur. Et là, j’ai vu qu’il avait laissé un message à ma maman pour lui dire qu’il voulait qu’on aille vivre avec lui ! Non mais vous vous rendez compte ? J’ai attendu que ma maman rentre pour lui demander si c’était juste une blague, mais elle m’a dit qu’elle venait de recevoir cette proposition et qu’elle était vraiment enchantée à l’idée d’aller vivre à la montagne.

    J’ai pris cette annonce comme un coup dans le ventre. Moi et la neige on est les pires ennemis de toute la terre ! C’est hors de question que je parte vivre à la montagne ! Et je ne veux pas perdre tout ce que j’ai !

    Il fallait que je trouve une idée pour rester. Du coup, j’ai appelé mes meilleurs amis. Je leur ai donné rendez-vous à la pizzeria du quartier.

    « J’ai un drame à vous annoncer les gars. Ma mère veut déménager à la montagne à cause de son Courbillon. Il faut qu’on trouve quelque chose pour lui faire changer d’avis ! »

    « Ok on va t’aider mon pote », me dit mon ami Timothé, « Plan A : parler à ta mère et la convaincre. »

    « Tu parles sérieusement là ? Alors on peut passer au plan B, car j’ai déjà testé le plan A et ça n’a pas fonctionné ! »

    « Je sais ! » dit mon ami Alexander, « on n’a qu’à faire ce qu’on avait dit en cours de chimie, vous vous souvenez ? »

    « Mais oui ! c’est un peu dangereux, je ne sais pas si ça fonctionnera, mais je n’ai rien à perdre. »

    Le lendemain matin, le plan était en place. Il ne manquait plus que ma mère se réveille.

    « Lavande ok, bicarbonate de soude ok , potassium ok, mousse à raser ok , shampoing sec c’est bon, engrais ok, encre ok, graine de fusain ok et craie bleue ok . On est paré ! »

    Nous avons tout mélangé comme le disait le livre de chimie que nous avions volé à l’école. La potion était prête.

    Lorsque ma mère s’est réveillée, je suis vite allé lui préparer un café dans lequel j’ai versé la potion. Elle est arrivée dans la cuisine, a bu son café et je lui ai dit :

    « Alors maman, quand est-ce qu’on part à la montagne ? »

    « Aller à la montagne ? Mais j’aurais trop peur de tomber, ou bien de glisser sur une plaque de glace et de me casser la jambe. C’est trop haut, il fait trop froid, j’ai bien trop peur. Je ne sais pas pourquoi mais je sens peureuse tout à coup, je vais essayer de vaincre cette peur.

    J’ai pensé : « Prends ton temps, maman, je ne suis pas pressé. » Je l’ai serrée fort dans mes bras. Mon plan avait réussi ! J’étais certain maintenant qu’on ne partirait pas d’ici avant un bon bout de temps…

    Fin

    Classe de Liliana Ferreira, 7P, Compesières

    • Bonjour les retardataires !

      Bon, vous allez me dire qu’il faut bien un dernier. Et cette fois, il me semble que c’est peut-être vous. Je ne vous félicite pas, donc, et je vous promets une jolie punition si c’es encore vous la prochaine fois ! Je veux qu’à Compesières, on mette le turbo !

      Toutefois, j’ai bien voulu jeter un œil à votre texte… Dites-moi, vous n’auriez pas voulu me faire une blague, ou pire, vous moquer de moi ? Eunésime Courbillon ! Bande de petits rigolos ! hahaha !

      En ce qui concerne votre texte, sur la forme, il est très correct, logique et respecte la consigne. La fin proposée vient bien conclure votre travail. Tout est OK de ce côté là.

      Pour la ponctuation, votre façon d’utiliser les guillemets et de rédiger un dialogue manque de précision. Je vous invite à aller regarder dans les livres jeunesse comment les auteurs s’en sortent. Pour ma part, je n’utilise plus les guillemets depuis belle lurette, je préfère utiliser le tiret à la ligne. Pensez bien aussi à rappeler au lecteur quel personnage prend la parole (dit Timothée, répond Alexander, demande Billé…).

      Votre idée de potion est bonne, mais moi, lecteur, j’ai eu un peu peur que la maman s’empoisonne. Je n’ai pas trouvé que vous expliquiez assez le pouvoir de cette potion. On ne sait pas ce qui s’est passé en cours de chimie, ni d’où sort exactement cette potion et à quoi elle sert. Du coup, j’ai été un peu déçu par la fin. j’aurais aimé un peu plus d’humour, une description physique de la maman après l’ingestion de la potion, un peu plus de description des situations. Je pense que l’humour aurait rendu votre histoire de potion qui donne la peur plus crédible.

      J’espère que ces quelques remarques vous aideront pour la quatrième activité. Mon conseil de pro pour la suite : vérifier que mes dialogues sont clairs et faciles à suivre.

      Quoi qu’il en soit, derniers ou pas, je suis bien content que vous ayez rejoint le valeureux troupeau des écrivains en herbe et je compte sur vous pour la suite. Oui, oui; oui ! Vous avez droit à une image, comme les autres ! Une photo d’Ouroux, dans la Nièvre. Enfant, j’ai passé toutes mes vacances dans ce village du Morvan…

      A bientôt les amis.
      Onésime

  25. Cher Onésime,

    Merci pour vos conseils.

    On essaiera de s’améliorer pour la prochaine mission que vous nous donnerez et on tentera d’être plus crédibles, en se mettant dans la peau du lecteur.
    Merci pour la photo.
    De la part de Sara (élève de la classe): « Mon grand-père aussi a fait partie des militaires du Maroc, du côté marocain. Cette photo m’a rappelé l’histoire que ma mère m’a racontée. »

    Classe de 6p du Val d’Arve, Ariane Haefliger

    • Bonjour les Valdarvois et les Valdarvoises,

      Merci de penser à ce bon vieil Onésime tout seul dans son manoir. Mais c’est vrai que depuis que je travaille avec toutes ces classes, la solitude me pèse beaucoup moins.
      Je suis content que vous soyez bien motivés pour l’activité 4. En ce moment, je suis en train de me creuser la cervelle pour trouver un exercice bien compliqué pour que vous fassiez tous des progrès (et pour que vous ne pensiez pas que tout va vous tomber tout cuit dans le bec !). Parce que, foi d’Onésime, même si j’ai retrouvé l’usage de quelques mots gentils, faut pas exagérer quand même ! Je reste un vieux bonhomme bourru ! Vous n’avez pas fini d’en baver !!!

      Quant à Sara, je peux lui assurer que si nos deux grands-pères avaient pu se rencontrer, ils auraient été amis, j’en suis certain !

      Allez, je vous laisse, j’ai du boulot et vous aussi.
      A bientôt.
      Onésime

  26. Cher Onésime,

    Merci beaucoup pour toutes tes remarques! La prochaine nous te promettons d’être dans les délais pour notre texte et surtout de trouver des idées originales, pleines d’émotions et de rédiger un texte avec suspens et intrigue hyper compliquée!

    Gros bisous,

    La classe de 5FRC2 de Cortaillod

    • Haha, les petits Cortaillods !

      Je vois qu’on a pris de bonne résolutions pour la prochaine activité ! Si vous ne voulez pas, comme disait ma grand-mère « que je vous taille les oreilles en pointe », c’est je crois ce que vous aviez de mieux à faire.
      Merci en tout cas de ce petit mot. Je vous fais confiance, vous tiendrez votre promesse !

      Une chose m’ennuie un peu malgré tout : Allez-y doucement avec les bisous quand même, avec tous les virus de grippe qui traînent, je ne voudrais pas mettre ma santé en danger !

      On se retrouve bientôt.
      Poignée de main…
      Onésime

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